ÉTATS D'ÂME TEXTES DE A. x

Ta veste

Tu me l’as laissée un soir où je ne voulais pas que tu partes. Un soir plus difficile dans notre liaison déjà trop compliquée. Un soir où tu as compris que j’avais besoin de quelque chose qui me lie à toi. On avait fait l’amour, j’étais nue, j’avais froid. Tu m’as abrillée avec. Tu m’as bordée et tu me l’as laissée. Tu as laissé ton odeur sur moi. Peut-être que tu as fait ça pour te faire pardonner de te sauver. Peut-être que tu as vu là une occasion de m’accrocher un peu plus à toi.

J’ai maintenant mon morceau de toi. Je l’enfile dès que je mets les pieds chez moi. Dès que j’ai envie que tu sois là, mais que je sais très bien que c’est impossible. Je la porte même quand tu es là. C’est ma façon de te montrer comment c’est fort. À quel point je t’ai dans la peau. J’ai besoin de te porter sur moi en permanence. Je la porte aussi pour que tu me serres dans tes bras et y imprègnes ton odeur à nouveau. Au début, elle sentait toi, ça me faisait perdre la tête. Mais petit à petit, l’odeur s’est effacée. À chaque jour, elle sent un peu moins toi et ça m’angoisse. C’est comme si on s’éloignait, comme si j’étais en train de te perdre. Quand elle ne sent plus du tout toi, je sais qu’il y a déjà trop de temps qui nous sépare de notre dernière rencontre. Je la porte tous les soirs, toutes les nuits. Tous ces moments où tu devrais être avec moi. Elle me tient au chaud à ta place. À défaut de pouvoir t’avoir, c’est elle ma petite cuillère.

Quand je l’enlève et que je pars le matin, je la laisse dans mon lit. À l’endroit où toi tu devrais te trouver. Je la borde sous mes couvertes comme si c’était toi. En fait, je l’enferme là pour qu’elle ne se sauve pas comme toi. Tu dois partir, mais elle, elle doit rester. C’est mon otage. La seule chose de toi que je puisse m’approprier, que je n’ai pas à partager. Qui peut m’appartenir et que personne ne peut me prendre. Pas même toi. Mais ça, tu l’as déjà compris parce qu’à chaque fois, tu fais semblant d’oublier de la reprendre. Peut-être le fais-tu pour te donner une raison de revenir. Peut-être aussi que tu as compris que j’en ai besoin pour te garder près de moi. Pour que je ne t’oublie pas.

Je suis tombée sur des photos de toi où tu la portes. Même si c’était bien avant moi, ça me donne l’impression que j’y étais avec toi. C’est notre lien, elle nous unit l’un à l’autre. Faute de mieux, de plus, de vrai. Cette veste qui te ressemble tant. Celle que je trouvais si belle, si douce, si sexy sur toi. Celle que j’avais si hâte de te retirer, m’a servi de placebo à toi.

Et maintenant que tu es parti, elle, elle est restée. Tu n’as pas voulu tout reprendre. Tu m’as laissé un morceau de toi. Un morceau de nous pour me souvenir du temps où tu m’as tellement manqué.

 

 

 

A.

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Source photo: Pinterest

Champagne & Confetti

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