ÉTATS D'ÂME TEXTES DE MÉLI. x

Ma mère

J’ai le genre de mère qui avait 3 jobs juste pour être sûre de pouvoir garder notre maison… T’sais, le genre de job plate; se lever à 4-5h du matin pour aller vendre au frette, en hiver, des pantoufles laittes (vraiment laides) et des sets de draps au marché aux puces la fin de semaine…

Le genre de mère qui sait aux moindres faits et gestes que tu fais un mauvais coup. Genre, me dire à moi-même à ma pause que je vais foxer mon cours… avoir, 5 minutes après, un appel de ma mère qui me demande ce que je fais et quel cours j’ai en PM… SORCIÈRE! Des mauvais coups comme du foxage, te sauver en cachette ou découcher en cachette, bah avec elle, c’était définitivement IMPOSSIBLE.

Le genre de mère qui, malgré le micro budget d’épicerie, achetait toujours des biscuits Pillsbury et des Mr. Big à mes 2 meilleures amies pour la fin de semaine, parce qu’elle savait que c’étaient leurs desserts préf.

Le genre de mère qui a dû demander une micro augmentation sur le loyer du bachelor de sa locataire et qu’un beau jour, arrive à la maison et voit sa locataire déménager sans préavis.

Quand j’étais jeune, je me souviens lui avoir demandé si je pouvais l’aider pour le souper et d’elle qui me répondait: «Ouais! Va jouer dans le trafic». Drôle de jeu pour une enfant… Mais rendue à 26 ans, je comprends que moins j’étais dans ses pattes, plus vite le ménage et le souper seraient faits!

J’ai le genre de mère qui ne montrait pas vraiment (à vrai dire, AUCUNEMENT) ses émotions. Pour une fille hypersensible, essaie de faire comprendre à ta mère comment tu te sens… pas facile, ce dossier!

J’ai compris avec le recul que ma mère vivait beaucoup de choses dans son cœur et dans sa tête; la trahison, l’argent (AHHHH, maudit argent!), mon école, ses relations, le ressentiment de toute mère monoparentale qui voudrait donc tout offrir à son enfant… J’ai aussi compris que ma mère voulait que je voie une femme forte qui n’a besoin de personne… que même seule, on finit toujours par s’en sortir. C’est pas plaisant, mais à la fin, tu retrouves ton souffle et t’en es fière.

J’ai le genre de mère qui, même à 26 ans, fait encore parfois mon épicerie (les maudites fins de mois… je rêve d’un mois sans fin de mois). Ouf pis ça, pas facile pour la petite orgueilleuse que je suis d’accepter ça!

Maintenant, j’ai le genre de mère qui me dit «je t’aime» et qui me sert dans ses bras… Au début, c’est vraiment bizarre, t’sais je vous rappelle que j’ai eu une mère monoparentale avec un enfant hypersensible, qui montrait pas ses émotions et qui travaillait 2-3 jobs… Elle avait clairement pas toujours le temps de me dire «je t’aime» et de jouer dans mes cheveux… je commence à m’habituer. J’ai le genre de mère avec qui je n’ai jamais manqué de rien, sauf de ses câlins et de ses «je t’aime»… et maintenant que j’en ai, j’ai de la difficulté à l’accepter (un peu bizarre, toi chose)!

J’ai le genre de mère que maintenant je peux appeler en crise de panique sans avoir peur qu’elle me  juge (je sais, ma mère m’a jamais jugée, mais en tout cas, dans ma tête). Le genre de mère qui m’écoute avec plein d’accueil. Le genre de mère qui me parle des ses histoires d’avant, de comment elle était quand j’étais plus jeune…

Je découvre une femme qui en a vécu des choses pas faciles, mais qui n’a jamais baissé les bras malgré tout… Une femme qui a fait ce qu’elle a pu avec ce qu’elle avait.

Et je me découvre moi, qui a beaucoup de points en commun avec cette grande femme qui mérite d’être aimée et acceptée comme elle est.

Merci maman, je t’aime.

 

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Méli.

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Source photo: Unsplash

 

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