x

Le droit à la déconnexion

«Tu n’as pas répondu au courriel que je t’ai envoyé hier soir?». On est lundi matin, 9h, je ne l’ai probablement même pas encore lu. «Oui, mais c’est vraiment important!». C’est toujours important, c’est toujours urgent, tout est toujours pour hier. Moi, le dimanche soir, je fais de la bouffe pour la semaine et je plie des vêtements, une tonne de vêtements! Je ne lis pas mes courriels du travail et je ne prends pas mes messages vocaux non plus.

À force d’être connectés en permanence, c’est comme si nous étions d’emblée toujours disponibles, même en dehors des heures de travail. Et à force d’être toujours disponibles, avons-nous perdu la réelle notion d’urgence?

Une urgence c’est quelque chose qui ne peut pas attendre, c’est le feu dans la bâtisse! C’est quelque chose qui justifie que tu me contactes un dimanche soir. Un courriel sur les orientations qui seront discutées à la réunion du lundi après-midi, ce n’est pas une urgence. En 2019, quand on veut une information, on cherche et on l’obtient tout de suite. On a une question à poser à un collègue, on le texte, on l’appelle ou on lui écrit un courriel en s’attendant à avoir la réponse dans la seconde. Le fait de vouloir une réponse à une question ne rend pas la situation urgente.

Être connecté en permanence semble être une pratique valorisée, et même implicitement exigée dans certains milieux de travail. Répondre à des courriels à 21h le soir de façon bénévole, pour calmer l’impatience d’un patron ou l’insécurité d’un collègue, est-ce réellement utile?

Depuis presqu’un an, je suis travailleuse sociale en pratique privée et je reçois dans mon bureau beaucoup de travailleurs qui sont en arrêt de travail. Lorsqu’ils me parlent de ce qui les a menés à l’épuisement professionnel, ils mentionnent souvent le fait de ne «pas être capables d’arrêter le hamster». Comment coucher le hamster, quand tu lui donnes toujours l’occasion de faire tourner sa roue? Le petit rongeur a besoin de se mettre à off tous les jours pour se reposer et consolider ce qu’il a fait dans sa journée. Les athlètes olympiques ne s’entraînent même pas tous les jours, ils donnent le temps à leur corps de récupérer pour mieux performer.

Même si la tentation est forte de regarder ses courriels et de prendre ses messages le soir, pourquoi ne pas lire un livre ou écouter une émission à la place? Et surtout, ne rendons pas la connexion en permanence quelque chose de banal et de normal. Est-ce que ça va devenir 24/7? On va se lever la nuit pour voir si tout est OK au travail?

 

 

 

 

Clau.

IMG_2781

Source photo: Pexels

Champagne & Confetti

Blogue mode, beauté, style de vie et développement.

À lire aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *