ÉTATS D'ÂME TEXTES DE E. x

Y a-t-il un «après» la tempête?

Depuis un moment  j’ai l’impression de devenir folle. Petit à petit, j’ai le sentiment de glisser vers un gouffre qui m’attire sans que je puisse me retenir à quoi que ce soit pour y échapper. Est-ce que ce serait ça, le début de la folie? Il y a toutes ces idées, ces pensées que j’aimerais clarifier, ce besoin de prendre du recul face à une situation qui m’échappe et que je ne maîtrise plus.

Voilà. J’ai perdu le contrôle. Perdu le contrôle d’un univers qui était déjà fragile, j’ai perdu le contrôle de mon esprit, de ma vie, de mon bon vouloir et de mon âme. Les angoisses ont pris le dessus; même avec la meilleure des volontés, je ne peux m’extirper du marasme dans lequel je patauge et me débats depuis des mois. Est-ce que je devrais tout simplement arrêter de me battre, arrêter de tenter de trouver des solutions et tout simplement lâcher prise? Lâcher prise?! Pfffffff!

La situation ne semble pas si dramatique en surface: j’ai un toit sur la tête, un frigo rempli, la présence de mes amies et ma famille (même à distance), mais à côté de cela, un emploi qui m’a rendue heureuse et que je redoute aujourd’hui. L’idée de recroiser des gens que j’ai tant aimés, en qui j’avais une confiance inébranlable me déchire. Aujourd’hui, tout cela n’est plus, n’a plus de valeur et j’ai encore de la difficulté à l’accepter. J’ai l’impression de faire un cauchemar. Que je vais éventuellement me réveiller en sueur et tout ne sera plus qu’un mauvais rêve.

Mais non, NON. Justement, car derrière les apparences c’est le néant et la tempête. C’est le no man’s land dans ma tête et dans mon cœur. Je suis habitée par un sentiment de vide, ne sachant pas quel chemin prendre ou simplement décider ce que je dois faire. Je suis totalement perdue et j’ai l’impression d’être une zombie parmi des vivants. Je respire, je mange, je pleure, je pense (définitivement trop), mais je ne suis pas là. Tous mes points de repères ont disparu et je me sens comme un spectre errant dans un monde qui n’est pas le sien.

Il y a une cassure, il y avait le avant, et il y a le maintenant… Le maintenant est lourd, épais, vaseux, j’étouffe, j’ai besoin de m’alléger de cette lourdeur qui me pèse sans cesse. J’ai besoin d’un moment de répit pour retrouver pied. J’ai envie d’un «après», de dormir l’esprit léger, me réveiller sans cette horrible sensation qui prend le dessus dès que j’ouvre les yeux, car je me retrouve de nouveau confrontée au vide. J’ai envie d’une version de moi épanouie et sereine qui regardera le passé en se disant: «C’est derrière moi tout ça…».

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Et pourquoi pas? À la base, c’est possible, mais pour le moment, je n’y crois pas. Je n’arrive pas à m’imaginer dans ce«après» qui serait si bon et paisible. Se délecter de la vie, du moment présent, sans aucun souci. Du moins pour l’instant, j’ai de la difficulté à me projeter dans cet univers, cette bulle de bonheur que je souhaite tant reconstruire. C’est probablement dû au fait que mon monde a explosé en petits morceaux et que je suis encore tant bien que mal en phase de reconstruction.

Je continue à croire en ce «après», au calme après la tempête. Je sais qu’il viendra même si je n’arrive pas à l’imaginer et à le visualiser. Il viendra et je regarderai le chemin parcouru en me disant que je suis sortie grandie de ces épreuves, qu’elles m’auront forgée pour devenir plus forte et résiliente. Que folie n’aura pas gagné et que comme le phénix, je renaîtrai doucement de mes cendres.

 

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E.

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Source photo: Pexels

Champagne & Confetti

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