ÉTATS D'ÂME Maman STYLE DE VIE TEXTES DE A.

Maman 100% séparée

Bien de l’eau a coulé sous les ponts au cours des deux dernières années et pourtant, je dois admettre qu’il n’y a pas un jour qui se soit écoulé sans que je ne doute de ma décision. Sans que la peur d’avoir commis une horrible bêtise ne soit présente. La peur de réaliser qu’on a quitté la seule personne qui pouvait nous aimer. L’angoisse de ne plus jamais aimer comme on l’a aimé. Devoir tourner le dos à ses rêves. Surtout à celui qu’on avait finalement atteint ensemble. Faire le choix de démanteler sa famille au profit de son bonheur personnel. Il faut vivre avec cette décision, accepter qu’on ait fait preuve d’égoïsme en se plaçant au centre de notre vie pour une fois. Renoncer à ce qu’on a toujours fait: s’oublier et prioriser les autres. Dans ce choix que j’ai fait, c’est les autres que j’ai dû oublier pour me prioriser.

Je dis souvent à la blague qu’être séparée, c’est le meilleur des deux mondes. Du temps de qualité avec les enfants et du temps pour soi. C’était vrai au début. J’en ai profité pour remettre ma vie sociale sur les rails, pour prendre soin de de moi. Pour être une maman cool et zen avec les enfants, mais on n’est jamais 50% d’une maman. Et j’ai vite réalisé que durant mon 50% de temps passé avec eux, je suis 100% parent. Il n’y a pas de: «demande à papa de faire l’avion une millième fois avec toi», «demande à papa de t’essuyer les fesses, j’ai les deux mains dans le souper» ou de «chéri, peux-tu aller acheter du lait en finissant?». Non, maintenant je suis responsable de 100% de ces choses. L’hygiène, les repas, les devoirs, les câlins, les rendez-vous, le dodo, les jeux, la discipline.

Je me suis souvent plaint de mon partenaire de vie familiale en clamant haut et fort que j’assumais la charge mentale à moi seule. C’était vrai, mais au moins j’avais quelqu’un qui exécutait parfois lesdites tâches énoncées. Aujourd’hui, je dois penser à tout et faire tout toute seule. 100% d’une charge mentale doublée de 100% d’une charge physique et ce 50 à 75% du temps (bah oui, un papa ça a toujours besoin de petits «reminders» du genre «oublie pas la tuque, il fait -30C»).

Je crois qu’au début, papa a réalisé combien j’en faisais et à quel point c’est exigeant de penser à tout. Moi, ayant déjà l’habitude de tout gérer, je m’en sortais à merveille au début, mais à la longue, l’épuisement me rattrape. Alors que papa devient de plus en plus solide dans ses bottines, maman rapetisse dans les siennes. Alors oui, je doute. Je ne sais plus si j’ai fait le bon choix. S’il ne valait pas mieux se piler sur le bonheur pour se faciliter la vie. Si en fait mon bonheur se trouve vraiment loin de celui qui avait promis de m’épauler et de m’aimer pour toujours. Ne devions-nous pas être une équipe? La bonne décision, on ne saura jamais c’est laquelle. Donc, pour me réconforter, je m’en remets aux classiques. Rien n’arrive pour rien et quelque chose de mieux m’attends.

 

 

 

 

A.

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

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