ÉTATS D'ÂME STYLE DE VIE

Le célibat pour un trentenaire en 2020

Après maintes réflexions, j’ai décidé d’écrire sur le célibat. Ce sujet me touche personnellement depuis un certain temps et je crois qu’il manque de représentation masculine dans son expression et son partage. De plus, en 2020, la stigmatisation des hommes qui parlent de leurs états d’âme sur ce sujet est révolue. Cela dit, l’aspect du célibat dont je veux parler et qui m’irrite le plus est la façon dont on rencontre les gens.

La rencontre de nouvelles personnes a été problématique dans ma jeunesse et l’est toujours actuellement, mais pour des raisons différentes. Mon passé se résume à la gêne, au manque de confiance en soi et à la crainte d’être rejeté par les femmes. Avec le temps, cette réalité s’est dissipée, sans toutefois disparaître complètement. Bien sûr, j’ai eu des relations, sérieuses ou non, mais les rencontres de ces femmes se sont faites dans des contextes précis. Comme par exemple, à l’école ou à des soirées où mes amis me présentaient leurs connaissances féminines.

Il est plutôt facile de rencontrer des gens dans de telles situations, mais dans mon cas, ces contextes se font malheureusement de plus en plus rares avec la venue de la trentaine. Depuis quelques années, je fréquente le même groupe d’amis, qui est constitué de couples ou de célibataires endurcis qui sont de moins en moins intéressés à sortir et à faire de nouvelles connaissances. Voyant mes occasions de sorties diminuer, je tente ma chance avec les applications de rencontres comme Tinder, Bumble et plusieurs autres.

Lorsque l’application Tinder a vu le jour en 2012, tout a changé pour moi, car elle se démarquait de ses prédécesseurs. C’était le speed dating du futur: création rapide de son profil lié à facebook, simplicité d’utilisation de son interface et popularité sans cesse grandissante. Je pouvais finalement faire la connaissance de nouvelles personnes au quotidien, sans être gêné, car le tout se faisait sur un écran de téléphone. Pendant des années, Tinder est devenue une activité dans mon quotidien, au même titre que la consultation de Facebook, Instagram et Snapchat. Malheureusement, mon expérience n’a pas été un succès.

Je me suis vite perdu dans cet univers. Je ne suis pas un grand adepte des interactions textuelles souvent mal interprétées, redondantes et parfois sans authenticité. Je ne vois également aucun intérêt à entretenir une discussion avec des inconnues si celle-ci ne franchit pas la barrière entre le virtuel et le réel.

Source photo: Pexels

 

Question de ne pas perdre mon temps, j’ai souvent demandé une rencontre dès que possible dans le but ultime de savoir s’il y avait une complicité. Éphémères et ayant rarement mené à des rendez-vous, les conversations restaient sans réponse ou finissaient tout simplement par être supprimées. Je ne le cacherai pas, je me suis souvent blâmé pour ces nombreux échecs. Cependant, le temps et plusieurs discussions sur le sujet m’ont permis de comprendre que le problème ne venait pas de moi, mais de la superficialité de ce genre de site.

L’univers virtuel des sites de rencontre nous permet d’avoir l’embarras du choix. Sauf que nous choisissons les gens exclusivement en fonction d’aspects superficiels. Nous sommes des numéros, des images et des profils qui deviennent vite dépassés comme n’importe quel challenge viral de l’internet. L’attirance ne se démontre plus par des regards osés, des sourires en coin ou même par des rapprochements, mais par l’envoi de textos, d’émoticones ou de gifs. C’est un menu du jour, où le timing doit être parfait et la discussion doit être juste assez intéressante avant de proposer une rencontre. Le fameux «on va prendre un verre» est maintenant un blasphème, les pick up lines grossières ou anodines ont toutes déjà été entendues et le simple fait de demander comment va la personne avec qui on interagit peut être vu comme un manque flagrant d’originalité. La spontanéité retrouvée lors d’un face à face avec quelqu’un a laissé place à un jeu de stratégie où il est devenu primordial de sortir du lot.

Évidemment, cette expérience peu concluante avec les réseaux sociaux m’a permis de retenir une leçon que je vais mettre en application. Par contre, avant de vous la mentionner, je dois vous avouer qu’au moment où j’ai entamé la rédaction de mon texte, un virus commençait à bouleverser le monde entier et forçait l’humanité à changer ses activités quotidiennes. La distanciation sociale a redonné crédit à tout ce que j’ai tenté de dénoncer dans les dernières lignes, car les applications de rencontres représentent actuellement la seule façon de rencontrer de nouvelles personnes.

Mais pour revenir à la leçon, lorsque ce film d’horreur nommé coronavirus prendra fin et que vous allez vaquer à vos occupations habituelles, ne faites pas la même erreur que j’ai faite tant de fois. Ne laissez pas la gêne ou le manque de confiance en soi miner vos interactions avec le sexe opposé.

Comme moi, essayez donc quelque chose de nouveau. Au quotidien, que je sois dans le métro, lors de mon épicerie, pendant ma pause du midi, ma marche ou pendant n’importe laquelle de mes sorties, si je vois quelqu’un qui m’attire, je ne vais plus hésiter à le lui faire savoir. Je vais sourire, envoyer la main, me présenter et entamer une discussion. Dans le pire des cas, on me donnera une réponse négative, mais au moins, je ne serai pas une page de magazine que quelqu’un tournera sans me mentionner quoi que ce soit.

 

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J. – collaborateur ponctuel

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