ÉTATS D'ÂME TEXTES DE A. x

Et si… à force de se mentir, on finit par se croire?

Et si… à force de se mentir, on finit par se croire? Par croire qu’on est cette personne au-dessus de tout qui n’a pas besoin d’amour. Cette personne qui enchaîne les relations de surface, n’ayant que le sexe d’intime. Ces relations qui colmatent le trou temporairement, mais qui ne mènent jamais nulle part. Parce que ce vide ne peut être comblé que par des coïts hebdomadaires. Parce que le besoin d’être aimé finit toujours par ressortir. Plus fort et plus déchirant.

Et puis vient ce soir de lucidité où, investit d’une force venant d’on ne sait trop où, on se dit qu’il faut que ça change. Qu’il faut que ça arrête. Ce soir où on réalise qu’on est déjà trop impliquée. Que cette énième relation vouée au néant doit prendre fin. Qu’on réalise qu’on n’est pas si cool que ça. Qu’on n’est pas au-dessus de nos affaires et qu’il commence à compter plus que ça. Qu’on n’est pas si brisée que ça au fond et qu’il y a encore place aux sentiments. Qu’on ne s’en fout pas vraiment qu’il y en ait peut-être d’autres. Qu’au fond de nous, ça nous gruge de savoir si elle existe cette autre. S’il la caresse comme nous. Si elle ne déclenche pas quelque chose de plus profond chez lui. Quelque chose qu’on n’aurait pas su toucher. Pas su réparer en lui. Cette autre qu’on n’a pas le droit de détester, parce qu’elle fait partie du contrat. Celui qu’on a signé quand on se croyait plus forte. Quand il n’était pas aussi important.

Cet accord si similaire aux précédents, qui finit par nous pourrir la vie. Celui avec lequel on n’était pas tant d’accord, mais qu’on a accepté par peur de se faire rejeter. Par envie qu’il reste, même si on connaît déjà très bien la fin de cette histoire.

Et au-delà de tout ce gros bon sens qui se manifeste. De cette compréhension d’une histoire qui ne mène à rien. Ne pas réussir à partir. Vouloir rester. Essayer, voir jusqu’où ça peut mener. Au risque d’y laisser une partie de soi. Toujours ce besoin d’être aimée qui nous nourrit. Cette petite voix qui nous dit «et si…». Même si on sait pertinemment qu’il est temps de la faire taire. L’écouter quand même.

Et si les choses tournaient autrement? En notre faveur pour une fois. Et si ça ne prenait que le temps? Le temps comme allié pour toucher plus que son corps. Atteindre cette partie qui nous est interdite malgré nos efforts pour s’en approcher.

Et puis, réaliser que nos fabulations ne sont pas réelles. Qu’on a bien été avertie et qu’on perd notre énergie à rêvasser de plus. Qu’on doit accepter les choses telles qu’elles sont ou partir. Partir, parce qu’on sait qu’on mérite plus, qu’on vaut plus. Qu’après tant de galères, on a le droit d’avoir envie de s’ancrer. Qu’on n’est pas faible parce qu’on désire s’accoster pour un temps. Que même si c’est lui qui nous fait chavirer, il vaut peut-être mieux le laisser panser ses blessures pour ne pas qu’il nous en inflige.

Partir maintenant en visant le moins de dommage possible même si une partie de nous sera écorchée.

 

 

 

A.

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

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