ÉTATS D'ÂME Maman TEXTES DE JASS. x

Je n’aime pas ton chum, ma chum

Nous étions jeunes, belles et sans limites. Nous étions invincibles et la vie s’offrait à nous comme un Gagnant à vie. Entre les inscriptions au bac et les virées du samedi soir, nous préparions notre avenir qui avait tout pour être beau. Nous performions la semaine sur les bancs d’école pour faire de nous de futures professionnelles respectables et nous nous rattrapions les fins de semaines pour vivre nos vingt ans!

Puis, nous sommes «devenues adultes». Les responsabilités et les débuts de carrières ont pris place dans nos vies. Nos samedis soirs dans les bars sans lendemain ont été troqués pour des soupers qui se terminent à 22 heures. Les beaux garçons que nous regardions sont devenus des hommes à fréquenter… puis les papas de nos enfants.

Ma chum, toi qui à vingt ans, toute amusée, inondais nos vies de péripéties, tu es maintenant celle qui dans la trentaine, sans épanouissement, doit beurrer les rôtis d’un mec qui ne te dit même pas merci. Tu patines plus qu’un olympien pour lui mettre un sourire sur le visage, mais en vain. Tu travailles si fort pour le rendre heureux, que ce sont tes cernes qui te sourient à la place. Il n’est pas heureux et ton acharnement est de l’acquis. Et tu essaies encore et encore plus fort, et tu t’enlises davantage. Plus tu deviens son ombre, moins tu rayonnes auprès de lui.

Je vois, certes, les étoiles dans tes yeux parfois quand tu parles de ta petite famille, mais je vois aussi l’épouse qui se censure et se tait lorsque quand, assise près d’eux, tu as le poids de ton compagnon infortuné qui n’y trouve pas son bonheur. Tes enfants te comblent, mais il y a une roche qui te blesse au sein de ta petite famille. C’est ainsi qu’il a éteint les étoiles dans tes yeux. Toi, qui prends ton bonheur en charge?

Toi, tu es débordée, vivante et comblée; tu gravis les échelons au travail, tu cours entre la garderie et les cours de danse, tu fais la maman taxi, tu honores les cafés entre copines, tu voyages, tu remplis tes parents de fierté, tu vis ta vie et tu aimes la vie. Tu es la femme adulte accomplie que devait devenir la jeune fille travaillante; toujours prête et le pied sur le gaz pour t’aventurer et enchaîner les succès.

Cependant, avec nous, en dehors de ton lit familial, tu pleures. Tes larmes portent son nom, son manque de reconnaissance, ses absences, tes insatisfactions, tes irritations et tes regrets. Avec lui, tu as cessé d’être la femme adulte béate. Ton combat contre son affliction te pèse; tu t’affranchis de la réjouissance d’être à son bras. Et toi là-dedans, où es-tu?

Lui, il a ses raisons d’être comme il est et de faire ses choix. J’adore discuter avec lui. Je m’amuse avec lui. Il sait nous faire rire. Il est épicurien et nous partage ses dernières découvertes. Sa porte est toujours ouverte. Il est beau, grand et intelligent : je te comprends de l’aimer. C’est assurément un type merveilleux, mais c’est à l’époux inqualifiable que j’en veux. C’est lui qui t’a enlevé les étoiles dans les yeux, ma chum. Il n’est pas un amoureux digne de toi. Je ne l’aime pas ton chum, ma chum.

 

 

 

Jass.

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

Blogue mode, beauté, style de vie et développement.

À lire aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *