ÉTATS D'ÂME Maman TEXTES DE J. x

Courir après le temps

À l’aube de la rentrée, entre 2 courses pour les effets scolaires de fiston, je me suis demandé, en me voyant la face dans le rétroviseur de l’auto, où étaient passées mes résolutions et ma zénitude de confinement.

Je me suis rendu compte que j’étais littéralement essoufflée en attachant ma ceinture, que ma tête était déjà remplie d’un million de listes de choses à penser et à faire, toutes pour hier. Tout une pile de «il faut que» et de «je ne dois pas oublier». J’ai malgré moi commencé à anticiper la routine, le retour au bureau à temps partiel, les lunchs, les devoirs, les réunions et assemblées…

Pas si vite! Je vais me ressaisir avant d’être trop avancée dans l’engrenage de cette course perpétuelle. Avoir déjà l’impression que le temps va me manquer alors qu’on n’est pas encore au jour 1 du calendrier ne va pas m’aider. On dirait que tant que les items de la liste ne seront pas tous cochés et fiston assis dans sa classe, je vais être à deux doigts de l’exténuation.

J’ai importé mon habitude de to-do list du boulot vers ma vie personnelle il y a déjà un moment déjà, surtout dans ma vie de maman. Lorsque j’ai ce sentiment d’alerte, la première chose à faire est de diviser mes listes sur plusieurs jours pour les alléger. Ça m’évite de procrastiner et de courir à la dernière minute.

Je ne peux pas tout faire tout d’un coup, soyons honnêtes. Depuis le burn-out, ma jauge d’items à assimiler est vraiment moins haute que par le passé. Je constate que, lorsque les éléments se bousculent et que du stress s’ajoute, je me désorganise assez facilement, flirtant avec la tendance de tout sacrer ça là. Soit que je suis moins tough qu’avant ou soit, sur une note plus positive, je suis plus indulgente et je m’en mets moins sur les épaules à la fois. Les petits pas, les petites bouchées, ces choses qu’on nous dit pour nous donner des trucs sur notre gestion du temps qui nous font rouler des yeux intérieurement s’avèrent assez judicieux, finalement.

Et fait nouveau, fiston est en mesure de s’impliquer plus. Exit donc la tâche des lunchs, dont il dit qu’il se chargera dorénavant. Idem pour la gestion du sac d’école. Déléguer, c’est la clé.

Le confinement m’aura appris ça, au moins. Il peut se passer ce qu’on ne pensait pas qu’il pourrait se passer (allô, André Sauvé). C’est donc mieux pour ma charge mentale de ne pas trop planifier à l’avance pour me garder une marge de liberté.

J’essaie de me défaire de la satisfaction d’avoir pensé à tout, d’éprouver ce mini sentiment de bonheur quand j’ai inclus le petit détail qui fait de moi la super maman, la personne indispensable, celle qui pense à tout. C’est bien frustrant quand – jamais pour mal faire – personne n’a remarqué cette attention délicate de votre part, comme tout le monde est occupé à courir après sa queue lui aussi. Ça gruge de l’énergie pour rien. Ça cultive l’anxiété de performance aussi, en plus du temps précieux.

J’ai passé les dernières années de ma vie professionnelle à déployer des efforts de la sorte un peu pour rien, sans que personne ne les remarque comme je l’aurais souhaité. Ça me désole de voir que j’ai cette tendance d’y retourner à toute vitesse, quand la vie devient trop folle.

Je me suis jurée que je resterais bien centrée dans mon carré de sable, que je ne me laisserais plus envahir par le travail et les sentiments d’insatisfaction qui viennent avec, par le négatif des autres sans qu’il y ait des bons côtés, par le quotidien et ses 122 choses à faire. C’est une publication TED que j’ai vu passer qui m’a rappelé qu’on devrait passer du temps tous les jours à ne rien faire.

Pas de connexion, pas d’écrans. Du silence. Une marche. Écrire, rêvasser. Brûler des listes, bruncher toute seule, lire jusqu’à ce que mes yeux brûlent et que bras soient fatigués de tenir mon livre.

Choisir au lieu de devoir. Décider au lieu de falloir. Dire non quand c’est nécessaire et me camper dans le moment présent le plus souvent possible.

Je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation. Profitons du silence de la rentrée des enfants pour prendre un moment pour soi, du retour à la normalité pour se poser.

 

 

J.

Source photo: Unsplash 

Champagne & Confetti

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