ÉTATS D'ÂME TEXTES DE M.-C. x

La page blanche

Ça fait des jours que je tourne les pages de mon cahier. Un petit bout de texte ici, et non c’est pas ça! Un autre essai là et ça y est toujours pas. J’ai même essayé directement sur mon ordinateur, ce que je fais que très rarement. Rien n’a d’égal que la bille d’une plume qui gratte le papier. Mais y’a rien à faire, c’est toujours le néant. J’arrive pas à ordonner mes pensées, à saisir tous les sentiments qui se bousculent en moi. Dans ma tête, tout passe du noir au blanc. La nuance des couleurs est souvent une question de point de vue! Mais dans l’immédiat, c’est la page blanche.

À la recherche d’inspiration, une amie m’a répondu: «La page blanche. Pleine de promesses, d’espoir et de liberté, mais aussi de doutes, de questions et d’hésitations!». Voilà, en quelques mots, elle a su cerner mon problème ou à tout le moins trouver ma solution.

Je suis devant une page blanche dans ma vie. Encore une sainte fois! Certains diront que c’est le moment rêvé pour laisser ma plume rédiger la nouvelle histoire de ma vie. Tout est possible. Y’a rien qui empêche rien. Pourtant, pourtant… Quand j’ai enfin repris le contrôle de ma vie après m’être fait larguer comme on jette un caca de chien dans la poubelle, j’étais à l’étape d’ébauche d’un brouillon de vie que j’aurais voulue. J’avais commencé à élaborer, à planifier, à rêver. Et sans même le voir, une nouvelle page s’écrivait, sans que j’aie à y penser, sans que j’aie à me creuser les méninges. La vie se chargeait de commencer un nouveau chapitre, pour moi.

Une page blanche, pleine de promesses, d’espoir et de liberté. Une rencontre fortuite, peu probable, je pousserais même ma luck à dire, exceptionnelle! Le genre de rendez-vous qui change complètement le cours de l’histoire. Un blind date, organisé par la pandémie…

J’ai déjà écrit ma façon de penser à mon cher ami Walt, Disney de son petit nom… Tu sais, la fois où je lui ai dit que moi, je croyais pus à ses conneries de magie et d’histoires qui finissent toujours bien et qui laissent les filles comme moi en beau tabarn@k… Mais, cette fois-ci, y avait rien de surfait, rien de prévisible, de fleur bleue… juste du normal et du banal, comme je l’avais souhaité tant de fois. Zhe lui, Zhe one. Celui pour qui j’avais envie de dire: lui, c’est sûr, c’est le bon! Je voulais faire partie de cette histoire.

Je vous jure que je me suis pincée plusieurs centaines de fois. Tout coulait entre nous. Quand je dis tout, c’est tout. On fittait sur tout. On aimait la bonne bouffe, la musique, la nature, notre coin de pays, les discussions profondes ou totalement farfelues et incongrues et tant de choses encore. On a fait ensemble tout ce que deux amis font, on a vécu toutes les émotions qui définissent la vie à deux. Une seule certitude: l’été était le seul temps que nous pouvions nous partager. Après, il n’y avait pas d’après. Pis malgré cette réalité, la situation a fait naître en moi l’espoir que nos cœurs s’accrocheraient et se colmateraient.

Pour être franche, sa présence dans ma vie a fait bien plus que réparer mon cœur. Elle m’ a permis de me rebâtir en tant que femme. Je suis sortie de mon état booze de chien pour redevenir belle et pleine de lumière, rayonnante. Il a su faire jaillir ce qu’il y avait de meilleur en moi. Ce qui était enseveli sous des tonnes de blessures. Je me suis sentie digne. Une liberté complète, d’être complètement moi. Et je lui serai éternellement redevable, d’avoir su voir en moi ce que je ne voyais plus.

Cependant, j’avais oublié qu’avec la page blanche viennent aussi les doutes, les questions et les hésitations. Même si le contrat tacite qu’on avait entériné était clair, y arrive des fois où tu choisis pas ce qui va se passer et que les choses ont leur façon propre d’évoluer.

La fin de l’été s’est pointée le nez et les doutes, les hésitations et les questions se sont mis de la partie. Je sais, je sais… c’était pas ce qui devait se passer et c’est pas ce qu’on avait convenu. Pis je me suis mise à avoir peur; peur du manque, peur de perdre tout ce que cet été m’avait apporté de beau et de merveilleux. À me questionner sur mes sentiments réels. Constat: je suis tombée en amour solide… malgré les «malgré» et à cause des «à cause».

L’automne est là. Juste avant de partir, lui et l’été m’auront permis de vivre radieuse pendant un merveilleux 4 mois. C’est peu, diront certains. C’est immense, que je leur répondrai. Quand bien même que tout sera différent dorénavant, j’aurai été réellement heureuse pendant tous ces jours.

La page blanche est de nouveau devant moi. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir, si ce n’est que pour l’instant, je ne verrai plus le ciel étoilé de ma même façon et la musique country jouera en boucle dans ma playlist. Tu sais, un amour d’été, comme dans les vues. Ils se sont vus, ils ont vécu le moment et l’été s’est terminé, laissant place à une nouvelle saison, une page qui sera blanche à nouveau.

J’ai le cœur gros, c’est sûr. Mais, je garde en mémoire tous les sourires et le bonheur que nous avons partagés, en me disant que dans le fond, Walt Disney, il avait juste exagéré quand il a mis des souris qui parlent et des crapauds qui se transforment en princes. Peut-être que la magie au fond, c’est ça: être à la bonne place, au bon moment, avec la bonne personne. Allez Walt, désolée, mes plates excuses et merci pour ces beaux souvenirs! La page est blanche, mais je sais maintenant que je peux rêver en couleurs, car un jour de pandémie, j’ai rencontré la bonne personne. Ha! Oui, merci à toi d’avoir partagé ces moments.

 

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M.C.

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

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