ÉTATS D'ÂME Santé mentale TEXTES DE ISA.

L’école à distance : mon expérience

J’étais une des seules à être vraiment heureuse au départ. Les cours à distance, ça semblait régler tous mes problèmes: pas de déplacement, pas de trafic, pas de métro, pas de lunch à préparer, bref pas de mauvais côtés. J’étais super positive face à cette nouvelle réalité, parce que je voyais difficilement comment marcher jusqu’au salon à 7h55 pour mon cours de 8h00 pouvait être négatif. Laisse-moi te dire qu’un an plus tard, ma perception de la chose a pas mal changé!

Les premiers mois se sont bien passés, on avait encore espoir que c’était juste une «passe» de toute façon, on pensait que la normalité allait revenir relativement rapidement. On s’est trompé. La session de printemps était difficile du point de vue de la compréhension, parce que nos profs ne sont pas habitués de donner des cours à distance. Tout le monde sautait dans l’inconnu en espérant pas trop se maganer, maganer l’éducation qu’il donne ou celle qu’on reçoit. Le petit bout de fin de session s’est passé en mode survie. On essayait fort de faire de notre mieux avec ce qu’on avait; de toute façon, c’était bientôt fini.

Saut dans le temps à l’automne. On avait bien espoir, mais on avait tort, la session allait encore une fois se faire à distance. Les profs ont eu l’été pour se préparer, les élèves aussi, mais c’était dur de se préparer à ce qui s’en venait. C’est plus facile d’ajuster un cursus scolaire que de se préparer mentalement à la solitude, les difficultés de concentration, la perte de repères, la déprime et le découragement…

L’automne a été plus difficile pour certains que pour d’autres, mais règle générale, je ne connais pas beaucoup de gens qui n’ont pas été affectés au niveau scolaire. J’ai vu des amis qui voulaient soudainement tout lâcher pour la première fois de leur vie. Des gens qui adorent l’école, qui n’ont jamais questionné le fait d’apprendre mais qui, pour la première fois, pensaient à quitter les bancs scolaires. Je connais des gens passionnés de leur domaine, passionnés de leur futur métier, qui malgré l’amour qu’ils ont pour leur voie, voulaient laisser tomber. Tout d’un coup, la passion c’était plus suffisant pour avancer, le poids du reste était trop lourd pour donner espoir que ça allait finir par bien aller.

Ils ont fermé les restos, fermé les bars, mais personne n’a eu l’air de réfléchir à l’impact que ça avait de fermer les cafés. Des étudiants qui n’arrivent pas à se concentrer à la maison, il y en a des tonnes, que ce soit une préférence ou un besoin pour certains. Parce que ce n’est pas dans toutes les maisons qu’il y avait un arc-en-ciel collé à la fenêtre. Il y avait bien des endroits où ça allait plus mal que jamais.

Le visage de la pandémie, il prend des millions de formes différentes, pis une de ces formes-là, c’est celle des étudiants qui ont sacrifié un peu de leur éducation et beaucoup de leur santé mentale pour le bien de la communauté. On sait que c’est pour le mieux, mais c’est loin d’être facile! Avoir l’impression de s’autoenseigner… parce que si l’éducation supérieure c’était juste ça, de lire des PowerPoints longs comme le bras, tout seuls dans nos chambres, on serait une belle gang qui aurait choisi une autre façon de s’éduquer et de payer trop cher pour rien!

 

 

Isa.

Source photo: Unsplash

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