Champagne & Confetti

À toi, mon bad boy

3 ans ensemble.

3 ans à m’en remettre.

Aujourd’hui, je suis capable de te dire merci.

Tu étais mon bad boy. Celui que je trouvais tellement courageux. Tellement vaillant, tellement déterminé. Mais tu étais beaucoup plus que juste mon bad boy. C’est ta fougue qui m’a attirée. J’étais une jeune fille qui vivait dans la peur de tout. Je n’osais jamais grand-chose. Dans ma famille, fallait suivre le droit chemin. Ce n’est pas un défaut, mais à 20 ans, ça m’a fait du bien de te rencontrer. Tu m’as donné l’envie de découvrir, d’avoir du plaisir, de vivre. Nos soirées de skidoo, nos journées de 4 roues, et nos nombreuses brosses. On ne s’ennuyait pas.

Mais par-dessus ça, alors qu’on pensait qu’on était seulement amis, on s’est ouvert nos cœurs. Tu m’as ouvert ton cœur. Ton cœur de pierre, qui semblait fermé à double tour. Tu t’es confié à moi, tu m’as partagé des bouts de ta vie, ton passé sombre. Ta vie a pas toujours été simple et elle ne l’était pas encore aujourd’hui, parce que le passé finit pas refaire surface un jour ou l’autre. J’ai une âme d’éducatrice spécialisée qui a pensé pouvoir te sauver…

Nos soirées de skidoo se sont finies en couchers de soleil, puis en nuits d’étoiles, au fond du bois, dans une boîte de truck. Lorsqu’on était que nous deux, tu étais de cette romance. Je me souviens d’une soirée où tu m’avais préparé un souper romantique, dans la roulotte de chasse. Je me souviens même que c’était du saumon. De A à Z, à la chandelle pis au propane, sans électricité. Au fond du bois. Y’avait fait tellement froid, qu’il avait fallu dormir ben collés. C’était tout simplement parfait.

Mais… on était rarement que nous deux. T’avais une grosse gang de chums, tout aussi f*ckés que toi ;). Et ta passion était également ton défaut. Quand t’avais du fun avec tes chums, c’était difficile de te contrôler. Tu connaissais plus la limite, le moment de t’arrêter. Au départ, j’y arrivais…

On a surmonté les obstacles, puis on s’est acheté une maison. Loin de tout ça. Loin de tes démons. Du moins, je pensais qu’on avait laissé tes problèmes là-bas.

Les mois ont passé, puis ta passion refaisait surface. Ton envie de vivre, toujours plus… Les obstacles refaisaient surface.

Et j’ai dû penser à moi… à ma sécurité, à mon avenir. On a dû se quitter. J’ai dû te quitter. J’ai été perçue, par tes proches, comme la méchante. Qui t’avait poussé à tout quitter pour moi. Et qui là, te mettait à la rue, en gardant tout. J’ai jamais crié haut et fort tout ce que tu m’avais fait endurer, tout ce que tu avais détruit pendant que j’essayais de reconstruire. Toutes les cicatrices que tu laissais derrière. Ces cicatrices font maintenant partie de moi.

Je t’en ai voulu. Tellement. De ne pas avoir mis les efforts, de ne pas avoir su changer.

Avec le recul, tu n’avais pas à changer. Cet homme passionné, c’est de lui dont je suis tombé amoureuse. Oui, il avait des défauts impardonnables, mais t’empêcher d’être toi-même, c’était impardonnable. Je le répète, j’ai une âme d’éducatrice spécialisée qui a pensé pouvoir te sauver. Je réalise maintenant que t’avais juste besoin d’être aimé tel que t’étais.

Merci de m’avoir donné le goût de la vie, le goût de vivre chaque journée comme si c’était la dernière. De m’avoir fait découvrir les beautés de notre coin de pays, que je n’avais jamais pris le temps de visiter. Merci de m’avoir fait avancer, de m’avoir permis de me plonger dans l’inconnu et d’en avoir moins peur.

 

 

 

R.

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