Société brimée de gens mal aimés ou mal aimant… tout dépendant. Société de gens trop pressés, trop stressés ou trop fatigués. Société de violence et d’intolérance, où le sourire soupire et la haine se déchaîne. Société de consommation sans compassion, société de l’évolution sans réflexion. L’égoïsme est un vice, l’empathie en inertie.
On vit chacun pour soi, comme si on était des rois. On se rapproche physiquement alors qu’on s’éloigne dangereusement. On croit que les réseaux sociaux rapprocheront nos égos, rien de moins sûr quand on constate que l’on y construit tous des murs. On se pense plus près alors que rien n’est moins vrai. On se rappelle plus qu’on s’appelle, on s’écrit plus qu’on se dit… car on ne se voit qu’une fois le temps.
Société de gens méchants pour qui le manque de respect n’a plus de secrets. Société de gens impatients qui veulent tout servi sur un plateau d’argent. Société qui veut tout prendre sans rien donner. Société qui aime se plaindre de tout et de rien, qui rabaisse pour mieux se remonter. Société de gens seuls et esseulés qui, pour se consoler, vont tout critiquer. Comme si notre bonheur était source de leur malheur.
Société de gens frustrés qui ne vivent que dans le passé et ne font que pourrir notre avenir. Société où la conformité nous empêche d’avancer et où la rancune est sans lacune. Société du chacun pour soi dans l’action et du tous pour un dans la réaction. On peut tout juger, tout critiquer, tout commenter… la liberté d’expression a perdu sa notion.
Société, tu me déprimes… tu es un abîme. Je veux te fuir pour ne pas me détruire. Je voudrais retourner en arrière, vivre plus près de la Terre. Société, tu me fais peur, tu me remplis de terreur. J’aimerais te changer, te réparer, te faire plus belle et moins cruelle.
Mais comment m’y prendre sans me faire prendre? Nous sommes tous complices de cette abysse et victimes de nos propres crimes. Société, entre toi et moi, c’est fini, quittons-nous ici. Si tu ne veux pas changer, je ne peux continuer.
Jo.
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