Champagne & Confetti

Lettre à mon frère

Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens face à tout ça. T’sais, une histoire digne d’un film avec plein de rebondissements…

Tu sais, la famille c’est super important. Par famille, je parle de frères, sœurs, parents, mais aussi des amis. Nous, on a un lien encore plus spécial… on est jumeaux! Les gens trouvent ça assez cool qu’on soit jumeaux. Ce qui rend notre relation si différente, c’est que malheureusement, on n’a jamais eu le spark que les jumeaux sont supposés avoir. T’es mon frère, c’est tout. Pis je me suis faite à l’idée de ça. Parce qu’au final, on n’a jamais été très proches. On vit toujours de grosses affaires dans nos vies respectives sans même s’en parler. Des ruptures, changements de carrière et j’en passe. Faque au fond, on l’a notre spark, mais simplement à notre façon.

J’aimerais beaucoup être plus proche de toi. Pis maudit que toi aussi, probablement. On vit chacun nos vies, mais je le sais qu’au fond, on est connectés pareil. Pis je sais que tu seras toujours là pour moi, car moi je le suis, peu importe ce qui arrivera. En tout cas, c’est ce que je me suis toujours dit…

La raison pourquoi j’écris ce texte aujourd’hui, c’est pour me libérer de sentiments qui sont trop grands pour moi-même. Pis pour te rappeler que je serai TOUJOURS là.

Je te connais, pis je le sais que lorsque t’es en amour, maudine que t’es investi à 1000%! Et je sais aussi que tu fais pas mal toujours à ta tête. Je le sais, parce qu’on se ressemble un peu là-dessus, haha! Par contre, il y a une limite à être autant investi. Pis cette limite-là, je pense que tu l’as franchie depuis un bon moment…

Mars 2020, quand toute la Terre s’est arrêtée. Toi, tu faisais tes petites choses, tranquille, et continuais ta vie normalement. Puis, tu as rencontré une fille. J’étais tellement heureuse pour toi! Parce qu’on va se le dire que dans les dernières années, ça a été rough à ce niveau. «Enfin, un nouveau départ!», me suis-je dit.

Puis, malgré la pandémie qui continuait de faire ravage, tu as continué de vivre ta vie. Ta copine a emménagé chez toi, car ça devenait plus facile ainsi. Malgré le jugement des autres, j’étais contente pour toi! En même temps, je me disais que c’était tôt pour faire ça. Je suis qui pour juger moi? Il y a déjà mes parents qui le font assez. T’en avais pas besoin venant de moi aussi.

À date, tout va bien, mais j’ai un feeling que ça ne restera pas comme ça pour longtemps. Un feeling de jumelle, probablement…

Puis, les parents ont de plus en plus de misère à te rejoindre. Pour moi, ça ne fait pas de différence, car on ne se parle presque pas. Fast forward à la fin août. Je découvre que ça fait 2 semaines que tu ne donnes pas de nouvelles à papa. Pas de retours d’appel, pas de réponses aux messages… Qu’est-ce qui se passe? On commence à se poser des questions.

La fête de papa approche et on se demande si tu vas célébrer avec nous. Pas de nouvelles… Deux jours avant sa fête, maman nous apprend que tu es déménagé à 4 heures de route de la maison. 4 HEURES! WHAT? Et c’est là que tout a dégringolé… Je veux être contente pour toi, mais une partie de moi est fâchée. Fâchée, triste, inquiète.

De l’extérieur, ça a l’air de pas grand-chose, parce que t’sais, t’es assez grand pour prendre des décisions. D’un autre côté, on dirait qu’il manque un bout de l’histoire. Pis c’est là que je ne comprends pas. Comment une personne peut sortir les gens de sa vie d’une telle façon? Du jour au lendemain, ne plus donner de signes de vie, ne plus retourner les appels, nous laisser sur des messages «lus» sur Messenger…

De semaine en semaine, on apprend des informations au compte-goutte. Pis à chaque fois, ces informations-là nous envoient un coup de pelle en plein visage. On arrive à peine à te rejoindre, tu nous réponds quand ça te tente. Et lorsque ça ne te tente pas, tu nous raccroches la ligne au nez et nous ignores pendant des semaines.

T’sais, ta blonde, je ne la connais pas, donc je suis mal placée pour la juger. Mais on va se le dire, ce n’est probablement pas une coïncidence que tout ça arrive maintenant que tu es avec elle. Si tu es bien avec elle, tant mieux. Mais maudit que j’ai l’impression qu’elle n’a pas une bonne influence sur toi.

Mon cher frère, je suis inquiète pour toi. Papa et maman sont inquiets pour toi. Pis samedi, on avait crissement la chienne qu’il te soit arrivé quelque chose. Parce qu’on va se le dire, ce n’est pas dans tes habitudes d’agir comme ça. Je sais que les gens changent au fil des ans. On évolue et nos parcours ne sont pas en ligne droite, mais au final, il y a une partie de nous qui est toujours aussi présente.

Je ne veux pas sauter aux conclusions, ni insinuer quoi que ce soit… mais j’ai vraiment peur. Pis ça me fait chier, car je me sens hyper impuissante. Trop parler pour me faire bloquer ou ne rien faire et qu’au final, tu aies besoin de moi. Encore une fois, j’ai de la peine, de la colère, de l’inquiétude et beaucoup de questionnements…

Mon frère, sache que je t’aime pis qu’on veut tous ton bien.

 

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Cat.

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