Lundi matin, 6h30… ou plutôt 7h, une fois que j’ai fini de snoozer mon réveille-matin et que j’ai réussi à traîner mon corps endormi sous la douche. Une autre matinée où je ne trouve rien à me mettre (alors que ma garde-robe déborde de vêtements), rien n’est assez satisfaisant. Certains morceaux me feront paraître trop tape-à-l’œil, d’autres trop décontractée, sans parler de ceux qui sont trop ajustés qui mettront en évidence les 5 livres que j’ai dû prendre pendant le temps des fêtes… Quand j’arrive enfin à me dénicher quelque chose à mettre de juste assez confortable mais respectable, je m’empresse d’engloutir un bon café latté et de me maquiller. Car OUI, c’est nécessaire avec mes cernes (overtime / vie de fou) que j’essaie désespérément de faire disparaître sous cette poudre magique. Ouf! C’est si compliqué d’être une femme, j’aimerais tellement être un homme et n’avoir qu’à enfiler un habit et partir travailler.
J’aimerais par-dessus tout ne pas avoir à plaire à qui que ce soit. Ne pas me sentir jugée par ce que je porte, ce que je dis ou par ce que je fais, mais mission impossible. Car on vit dans un monde axé sur l’apparence. Quand une personne est différente, on s’empresse de porter un jugement à son égard. Si elle est trop grosse, trop maigre, trop maquillée, trop efféminée ou trop intellectuelle. On s’attarde aux détails extérieurs sans réellement savoir. Le manque de compréhension nous pousse à critiquer sans explication, sans même connaître la personne. Alors que pourtant, la beauté réside dans les différences. «Les gens sont comme des livres. Les uns trompent par leur couvertures, les autres surprennent par leur contenu.»
Il est facile de porter un jugement quand ça ne nous plaît pas ou bien que ça déroge de nos valeurs. Alors que pourtant on ne se demande pas si ça convient aux principes de cette personne, elle-même. Souvent on se donne le droit de s’attarder aux apparences, alors que si on remplaçait ces commentaires péjoratifs par un compliment, on ferait toute la différence. Vivre et laisser vivre, dit-on. Que ce soit par jalousie, insécurité ou simplement par différence, trop souvent notre premier réflexe est de critiquer. C’est en fait l’effet miroir qui nous renvoie nos propres faiblesses.
Nous avons une image prédéfinie de ce qu’est la beauté, bâtie par des publicités mensongères qui nous montrent leur vision de la «femme parfaite». La femme mince, sportive (mais pas trop), maquillée, sans un seul cheveu blanc ou une seule ride. On grandit avec cette image trompeuse de la féminité. Nous sommes également exposés à l’ère des réseaux sociaux qui ont amené avec eux les «j’aime», les Instagram et les Facebook… C’est avec ce concept de «liker» la photo de quelqu’un le plus possible pour mesurer sa cote de popularité que grandit la nouvelle génération. Étant en pleine croissance, les ados font face à cette recherche identitaire pour se bâtir une confiance en soi. Ils sont encore plus exposés à cette superficialité exponentielle. Ces jeunes d’aujourd’hui qui passent leur temps à collectionner les «j’aime» seront les adultes de demain. Coupés de toute réalité et de vrais contacts humains, étant constamment branchés sur leurs téléphones cellulaires. Il serait si simple pourtant de dire un compliment en personne, au lieu de cliquer sur le petit icône. La personne se sentirait alors flattée et un vrai contact serait créé. Mais on dirait bien que nous sommes une société brisée.
L’intimidation est une autre forme de jugement nullement fondé. Parfois, au contraire, les gens ont besoin d’une petite tape dans le dos ou d’un encouragement. Pourquoi être négatif alors qu’être positif ferait toute la différence?
Bref, j’ai envie de vous lancer un défi : 1 compliment par jour pendant 30 jours. Pour à notre tour faire la différence et provoquer des sourires autour de nous. Car qui sait, peut-être qu’un simple petit mot ensoleillera la journée d’une personne. Pour réduire aussi les jugements hâtifs et faire en sorte de changer nos mauvaises habitudes, car qui a dit que critiquer devait être fait négativement, après tout?
J.D