Champagne & Confetti

J’en ai embrassé des crapauds avant de trouver mon prince

Je suis enfin heureuse dans ma vie. Pas seulement parce que je suis en couple, mais plutôt parce que j’ai choisi d’être en couple avec quelqu’un qui allait contribuer à mon bonheur au lieu de l’atténuer. Je suis enfin heureuse et ça paraît assez rapidement lorsqu’on me rencontre. Certaines personnes me disent même d’emblée à quel point je suis chanceuse. C’est vrai, je le suis!

Cependant, je ne crois pas qu’on peut qualifier le bonheur des gens aussi facilement. Je ne crois pas non plus que le bonheur soit comparable. Premièrement, parce que ce qui fait le mien ne ferait pas nécessairement celui de quelqu’un d’autre, on n’a pas tous les mêmes buts et objectifs de vie. Deuxièmement, parce que chaque personne a son propre passé qui définit ce qu’elle est aujourd’hui. Un passé inconnu de ces nouveaux regards qui se posent parfois sur nos vies actuelles.

Alors lorsque les gens me disent à quel point je suis chanceuse de vivre ce que je vis, je le prends, je l’accepte et je suis énormément reconnaissante, mais une petite partie de moi a le goût de m’emporter. Ces gens ne sont pas conscients d’à quel point je l’ai eu difficile en amour, à quel point j’ai dû en embrasser des crapauds avant d’enfin trouver mon prince à moi, à quel point je me suis souvent perdue dans ma recherche de l’amour avec un grand A.

À ce moment, il y a donc 2 discours dans lesquels j’ai le goût de me lancer: le négatif et le positif.

Le côté victime en moi aimerait mentionner que je n’ai vécu que des échecs amoureux dans ma vie, peut-être un peu par ma faute parfois. Étant enseignante en adaptation scolaire, j’ai toujours voulu sauver le monde. J’étais donc attirée par les gens différents, en me disant que j’allais les aider à changer et à évoluer. Malheureusement, la vie ne fonctionne pas comme ça et les relations amoureuses ne devraient pas se construire autour de ce genre de buts non plus.

Il faut dire aussi que, plus jeune, je n’avais aucune confiance en moi. Zéro. Je ne comprenais pas ce que je valais. En fait, dans ma tête, c’est tout ce que je méritais, des relations malsaines et difficiles. J’acceptais qu’on joue avec moi comme avec un pantin, qu’on me mente et qu’on me manipule. J’acceptais qu’on me bombarde d’illusions avant de bien me détruire. Je me suis fait utiliser plusieurs fois pour ensuite être simplement jetée. Je voulais désespérément être en couple. Amoureuse de l’amour, je me faisais traiter en fille désespérée. Ce que j’étais dans un sens et ce que je devais fort probablement dégager. J’en ai passé des soirées à pleurer, des heures devant le téléphone à attendre de l’entendre sonner. J’en ai embrassé des crapauds avant d’enfin trouver mon prince.

Sauf que le rôle de victime, je ne veux pas le jouer, parce que je sais que je ne suis certainement pas la seule qui a vécu ce genre d’histoires et parce que je suis convaincue que plusieurs ont probablement dû passer à travers des obstacles encore plus difficiles que les miens. Comme je l’ai dit précédemment, à chaque personne son passé.

Puis, pour moi, ce qui est important c’est ce qu’on veut être en tant que personne là là, aujourd’hui et maintenant. Ce pourquoi, il y a cette autre partie de moi qui est plus positive et qui ne veut que donner espoir aux gens qui sont témoins de ma relation féerique. En leur disant des choses qu’ils ne veulent pas entendre ou qu’ils trouvent complètement absurdes, mais qui se sont avérées vraies dans ma situation.

J’ai le goût de leur dire que la vie va tellement vite et qu’elle change tout aussi rapidement. Il y a une part qui nous appartient en ce qui concerne notre parcours amoureux, comme la révision de nos critères, se créer des opportunités de rencontres, savoir ce qu’on vaut et ce qu’on veut, mais il y a une part où on n’a juste aucun contrôle et où il faut uniquement faire confiance à la vie.

Personnellement, c’est lorsque que je me suis dit que JE passais en premier que mon chum est apparu dans le décor. Tant qu’on ne connaît pas notre vraie valeur et qu’on n’est pas capable de se créer son propre bonheur, on va attirer tous les crapauds de ce monde comme le plus puissant des aimants.

Ça m’a pris 28 ans pour le comprendre. Mes amies et ma famille vous le diront, je ne croyais jamais vivre ce conte de fées que je vis en ce moment. Je pensais que ce monde était parsemé d’un pourcentage minime d’hommes parfaits et qu’ils étaient tous déjà pris ou qu’ils méritaient vraiment mieux que moi. Ce qui est beau de la vie, c’est qu’elle peut toujours devenir meilleure et ce qui est beau de l’humain, c’est qu’il peut toujours et infiniment progresser.

Au final, je trouve ça bien que lorsqu’on me rencontre pour la première fois, on me voit comme une personne heureuse, comblée et entière parce que c’est exactement à cette place que je souhaitais me retrouver depuis tant d’années. J’ai juste peut-être un peu abusé de la méthode «essai-erreur» pour y arriver.

Donc, à toi qui attends toujours ton prince, je sais que tu es sûrement écœurée de l’entendre, mais la vie est remplie de surprises. Je suis de celles qui croient aux fins heureuses malgré tous ces crapauds que j’ai, disons-le, parfois plus qu’embrassés. Finalement, je te souhaite que ton prochain baiser soit enfin le bon!

 

 

 

 

 

L.

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