Bien oui, j’ai un téléphone intelligent et une tablette puis tu as raison, je suis souvent dessus. Tu penses que je ne fais que regarder des vidéos ou passer le temps à me prendre en photo alors qu’en fait la plupart du temps, je fais mon boulot. Il est plus qu’un téléphone, c’est un outil précieux, ma mémoire, mon agenda, mes contacts, mes photos. Bref, une partie de ma vie. Les temps ont changé, tu sais, et je t’accorde que parfois le cellulaire prend trop de place dans la vie des gens, mais j’aimerais te faire voir les fabuleux avantages d’être active sur les réseaux sociaux, car ça m’a permis de m’émanciper plus que jamais.
J’ai fait la découverte de personnes extraordinaires et j’ai créé des liens avec des gens que je ne connaissais pas il y a un an. Je ne te parle pas des demandes de Prince Brown ou de Mouphassa du genre: «Salut ça va, tu es jolie… est-ce qu’on pourrait faire connaissance, tu as quel âge et est-ce que tu es mariée?». Je n’ai rien contre Mouphassa, ceci dit, mais on va se le dire, ceci est le côté plutôt moche des réseaux.
Je parle de vrais liens, de vraies personnes qui, au départ, j’admirais pour leur site, pour leur audace et de qui au fil du temps j’ai appris à connaître l’histoire. J’ai réalisé que nous sommes tous un peu à la quête du mieux-vivre, de rouler un peu plus notre boss, de réussir sans s’étourdir dans le rythme effréné de la vie. On a l’air de se ressembler pas mal au fond et ça nous rassemble. J’ai participé aussi à des superbes rencontres, bâti une communauté d’humains et j’ai décidé d’être libre de m’exprimer.
Alors que mes collègues «Facebookiennes» et «Instagrameuses» font du bien à ta sexualité, te montrent à travers leur appareil photo que oui tu devrais t’aimer, d’autres t’aident à t’occuper de ta peau, te partagent leurs créations et t’aident à prendre soin de ta santé physique. Dans tout ça, il y a moi qui, dans ce beau monde, prends soin de l’âme des gens et donne du love de son mieux. Nous sommes devenus une collectivité indispensable à bien des mamans à la maison, aux jeunes filles prises dans l’intimidation, aux hommes qui ne savent pas toujours à qui se confier et à ces gens au rythme de vie à vitesse grand V qui eux aussi passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux; pour nous lire, nous commenter et nous féliciter.
Certains nous regardent de loin, mais ils sont là tous les jours, en retrait. On les voit, on a hâte qu’ils nous fassent un bonjour, on doit bien leur apporter un petit quelque chose de bon. D’autres me prennent pour leur psy en moins cher dans le confort de leur fauteuil, on échange, on se confie. Certaines personnes sont devenues des vrai(e)s ami(e)s et je rêve de prendre l’avion pour aller en rencontrer de l’autre coté de l’océan. Jamais je n’aurais eu le privilège de les connaître sans mon compte et mes actions. Je rêve de grand, de beau et j’aime ça.
On pourra dire ce que l’on veut, mais les temps ont changé. C’est un choix de vie que j’ai fait et en dépit des jugements, sache que je me porte très bien. Je t’invite même à venir me lire, tu vas voir que je travaille pour vrai. J’ai choisi ce que je fais et avec tout mon coeur. Tu as raison, j’ai la réponse rapide car je suis souvent en ligne, mais la plupart du temps, j’écris, je travaille et je construis mon univers. Il n’y a pas que les selfies,hashtags ou le nombre de likes qui comptent, mais ces likes sont plus qu’un coeur ou un pouce; c’est pour moi, chaque fois, un humain qui s’ajoute à mon univers, parce que je lui fais du bien et ça me fait du bien aussi par la bande.
Miss Edith
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