Champagne & Confetti

Sobriété volontaire

Avec le Dry January et le 28 jours sans alcool de la maison Jean Lapointe en février, je suis vraiment dans le vent. Au moment d’écrire ces lignes, ça fait 3 mois que je n’ai pas bu une goutte d’alcool. Il faut dire que se réveiller un lendemain de brosse avec aucun souvenir de notre soirée et des bleus à la grandeur du corps, ça aide à passer l’envie de tequila. Honnêtement, je n’ai pas arrêté de boire dans un geste conscient de courage. J’ai juste pogné la chienne. J’ai eu vraiment peur de la prochaine niaiserie que je pouvais faire ou de la bad luck qui pouvait m’arriver en me mettant dans ces états-là. Surtout qu’une des dernières fois que j’ai bu, je suis restée pognée avec le barman.

En fait, j’ai réalisé que ma consommation était irresponsable et qu’en plus, elle servait à geler tout ce que je ressentais. Mon niveau d’alcoolémie devenait proportionnel à ma difficulté à me gérer le dedans. Faque je me suis dit qu’une petite pause me ferait du bien. Le temps que je replace mon dedans à l’endroit.

Passer Noël sobre aura vraiment été un gros défi pour moi. Je croyais que le vin me manquerait, mais ce qui m’en a fait le plus baver, c’est le champagne. Je ne suis pas vraiment une fan en temps normal, mais je pense que c’est le côté festif de cette boisson qui m’a tellement donné l’impression d’être à part. Heureusement que Pierre Zéro est venu à ma rescousse (un petit mousseux désalcoolisé parfait à sabrer pour faire ma fraîche.) Malgré les nombreuses tentations, je suis très fière d’avoir passé au travers des cocktails, des partys de bureau et du jour de l’an dans un bar (encore le foutu barman) sans toucher à l’alcool.

Quand tu arrêtes de boire, le plus difficile, c’est la pression sociale pour consommer. Si tu dis que tu arrêtes la coke, personne te dit: «Ben voyons, une petite ligne tranquille y’a rien là!». Mais quand il est question d’alcool, le discours change: «Ben voyons, tu ne bois pas tant que ça. Une coupe de vin de temps en temps, ce n’est pas grave. Tu n’es pas alcoolique, tu n’as pas besoin d’arrêter de boire.» J’ai lu quelque part que ce discours vient du fait que mon arrêt de consommation confronte les gens sur leur propre consommation. Les gens se disent: «My God! Si elle a un problème de boisson, moi je suis dans la marde.» Les gens ne veulent pas qu’on leur mette dans la face que peut-être ils boivent trop.

Mais je n’ai pas arrêté de boire pour provoquer le monde. C’est un geste que je pose pour moi-même. Un choix personnel qui, j’espère, me fera cheminer vers quelque chose de meilleur. De toute façon, je n’ai pas décidé d’arrêter pour toujours, j’ai encore espoir de pouvoir consommer un jour de façon responsable et convenable quand le moment sera venu (il paraît que tous les alcooliques disent ça?!). Quand je serai capable d’affronter et de vivre pleinement les choses que j’essaie de fuir. En attendant que ça arrive, je vais continuer de commander des shooters d’eau pour être «part of the gang» quand je sors. Et je vais travailler fort pour trouver une alternative aux est*s de virgin mojitos.

Cheers!

 

 

 

 

A.

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