On dirait qu’on passe sa vie à se dire que nous serons heureux dans un avenir proche, lorsque nous aurons terminé nos études, lorsque nous aurons notre titre de professionnel, lorsqu’on achètera notre première propriété ou encore lorsque nous aurons notre premier enfant. On passe sa vie à laisser filer devant nous des moments précieux, à reporter notre bonheur, trop obnubilés par les valeurs véhiculées par cette société qui prône la compétence et la performance et ce, au détriment de notre santé physique et mentale.
Pouvons-nous dire que nous sommes empreints d’un libre-arbitre décisionnel ou ne sommes-nous pas plutôt conditionnés, voire guidés, par les valeurs revendiquées en cette même société?
Cela m’amène à dire que ces mêmes valeurs exacerberont des maux considérables chez l’être humain, en l’occurrence aux troubles anxieux, et ce pour n’en nommer qu’une infime partie. Alors que tous iront à la conquête d’une réussite professionnelle et personnelle, mesurant cette réussite en termes de gains monétaires de même qu’au niveau de leur statut au sein de ladite société, trop d’entre eux oublieront l’essentiel, à savoir que le réel bonheur se trouve au niveau de nos relations et de la qualité desdites relations.
Cette société contemporaine qui est régie par un régime économique de type capitaliste aura réussi de façon parfois sournoise ce qu’elle sait si bien faire: nous éloigner les uns des autres, en centrant les individus sur leurs propres prérogatives, voire leurs propres besoins, nous plaçant ainsi en compétition les uns par rapport aux autres.
Somme toute, serait-il utopique de pouvoir penser autrement cette société moderne en tentant tant bien que mal de contrecarrer les effets pervers de la mondialisation, en s’éloignant des valeurs de performance et de compétence? Serait-il utopique de penser qu’il reste en cette même société des gens qui désirent aider par réel altruisme, considérant les besoins des autres comme étant au cœur de leurs préoccupations? Est-il encore possible à ce jour de mettre à l’avant-plan nos relations familiales et personnelles en guise de réussite personnelle et d’atteinte de cet objectif de vie si existentiel, soit l’atteinte du bonheur?
Anonyme
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