Texte du 19 juin 2016.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours trouvé le plus grand réconfort aux côtés de mon père. Un ami rempli de sagesse. On se ressemble jusqu’au bout des doigts, à un point tel qu’on trouve ça drôle quand on se regarde. Mon père fait partie de ce clan sélect d’hommes fondamentalement bons. Un être doté d’une profonde douceur capable d’apaiser n’importe quel bobo, n’importe quelle inquiétude. Une force tranquille.
Être une fille, devenir une femme, c’est dur. Prendre sa place, trouver son rôle, faire confiance et surtout, se faire confiance, être adolescente, se chercher, tomber amoureuse pour la première fois et avoir le cœur brisé… avoir une fille, c’est tout ça! Mon père a su traverser toutes ces étapes, parfois en y trouvant quelques cheveux gris au passage, mais avec toujours cette même approche: «ma chérie, tu ne seras jamais seule».
Grandir avec cette figure paternelle m’a aidé à croire et m’a propulsée dans la vie avec cette profonde conviction: l’homme est foncièrement bon et aimant. Quand j’y pense, je peux facilement faire la corrélation entre la relation que j’ai avec mon père et celle que j’entretiens avec les hommes de ma vie.
Je fais partie de celles qui croient dur comme fer que l’amour pour toujours existe vraiment. Que «pour le meilleur» se savoure à deux, mais que tous les épisodes de «pour le pire», se traversent également à deux. Que de pardonner est dans bien des cas, le plus beau cadeau que l’on puisse se faire et que d’être du côté des bons et des justes c’est dur, mais c’est la meilleure des voies.
De l’amour, j’en ai beaucoup donné, j’en ai également beaucoup reçu. Je suis chanceuse. Je suis choyée. Mon père m’a montré que c’était possible, alors je l’ai demandé et j’y ai cru.
J’affronte donc chaque jour de ma vie non pas sans peur, sans accroc ou sans échec, mais avec cette confiance que la vie est souvent difficile, mais qu’elle vaut la peine d’être vécue. Pour ce papa, merci. Merci d’avoir su élever une fille.
Merci de m’avoir permis de me remettre en question, de m’avoir laissé le droit de me tromper, d’avoir accueilli mes larmes et mes craintes, mes différences et mes choix. Merci de m’avoir permis de voir les tiens, de m’avoir laissé voir ta vulnérabilité autant que ta force.
Merci de m’avoir donné ce don pour l’amour, merci d’avoir tenu ta promesse d’aimer ma mère pour la vie, de m’avoir prouvé que le temps, les douleurs, les épreuves, les pertes, les déchirures, les deuils et les échecs n’ont pas suffisamment de pouvoir pour avoir raison du reste.
Merci d’être encore à ce jour mon guide, mon phare. Merci de m’avoir fait la preuve que la plus belle arme dans la vie est l’amour que l’on offre, mais surtout celui que l’on se donne. Je t’aime.
Les pères doivent toujours donner pour être heureux. Donner toujours, c’est ce qui fait qu’on est père.
– Honoré de Balzac
M-M.