Champagne & Confetti

Ma vie sur les internets

J’ai 36 ans, alors je suis la génération épargnée par les réseaux sociaux. C’est seulement une fois à l’âge adulte, plus précisément à 20 ans, que Facebook fut son entrée dans ma vie.

Tout le monde parlait de ce nouveau médium de communication magique. C’était nouveau, divertissant, ça me permettait de renouer avec d’anciens amis ou collègues… Bref, c’était léger et agréable, au début.

Et puis, BOOM! Je suis devenue une victime des réseaux sociaux sans trop m’en rendre compte. Je me suis mis à analyser la vie des autres, me comparer, me déprécier, angoisser.

Tout le monde avait une vie plus intéressante que la mienne. Les filles étaient parfaites sur leurs photos comme sur les covers de magazines. Les couples semblaient amoureux et souriants comme dans les films. Les petites familles me paraissaient parfaites comme au cinéma.

Ma réalité était tout autre; j’étais dans une relation merdique, j’avais une crise d’acné sur le tard pis j’étais encore à l’école à essayer de savoir ce que je voulais faire de ma vie. Mettons que je voulais pas exposer ça à la planète entière. J’ai donc suivi la mode et je me suis créée une vie parfaite virtuelle, une vie dont je rêvais… ben loin de la vraie disons…

J’étais une mannequin à mes heures sur des clichés pris par des «wanna be» photographes afin d’alimenter mes albums Facebook. J’étais une barmaid beaucoup trop bronzée sur des photos taguées à mon insu. J’avais les plus belles photos et quotes de couples de l’histoire, question d’épater la galerie. Des photos de voyages où j’arborais mon plus beau sourire, mais surtout, mon plus beau maillot. Du gros fake, comme on aime! Mon égo et mon mal-être étaient rassasiés par tous les commentaires et likes que je recevais virtuellement.

C’est après quelques années à me faire à croire que cette vie virtuelle me rassasiait que j’ai fini par me lasser de Facebook. Parce qu’on va se le dire, ma vraie vie, c’était loin d’être ça!!! Ma mère, mon père, etc. étaient tous rendus là-dessus, alors je me suis dit que c’était plus tant cool, en fait!

Et puis arriva Instagram, le diable en personne!!! Celui qui poussa mon narcissisme et mon besoin d’approbation à une échelle supérieure. Je suis alors devenue Vanessa, la parfaite femme, parfaite blonde, parfaite maman, parfaite entrepreneure. Une imposteure, point!

Malheureusement ou heureusement, je n’arrivais jamais à trouver une pleine satisfaction, parce que la vie des autres était toujours beaucoup mieux que la mienne. Plus de voyages, plus de sorties parfaites en famille, plus de filtres afin de ressembler à une version inhumaine de soi-même. J’ai dû me rendre à l’évidence c’était bien trop lourd, cette fausse vie virtuelle en parallèle de la vraie.

J’ai commencé à prendre conscience des réels enjeux et impacts que ça avait sur moi :

Mettre une photo de moi sans filtre…

ARK. JAMAIS voyons, j’avais des pores de peau comme un humain normal.

Vivre un moment avec mon fils dans l’intimité et le savourer, prendre des photos avec mes yeux au lieu de mon cellulaire…

Ben non, je m’empressais de le partager sur une story, question de valider à la planète que je suis une bonne maman.

Vivre mon histoire d’amour à deux…

Ben non, je dois l’exposer afin de prouver qu’on est un couple goal.

Ce ne sont que quelques exemples malsains. C’est de voir l’importance que les réseaux sociaux ont eu sur moi et surtout sur mes enfants qui m’ont fait prendre conscience que je devais prendre du recul et en faire bon usage et surtout être moi-même dans mon approche sur les réseaux sociaux.

Je suis donc en sevrage positif; depuis 1 an, j’ai décidé d’être moi, tout simplement. Des fois en colère, drôle, découragée sur mes vidéos. D’autres fois, belle, parce que je me suis forcée et j’ai le goût de le montrer, d’autres fois, laide, parce que je me sens à l’aise de montrer mon entièreté. Parfois dans des moments cocasses avec mon fils et mon chum.

En résumé, je ne cherche plus à plaire, je cherche à partager un brin de mon vécu avec ceux que ça intéresse, alors qui m’aime me suive!

 

 

 

Van.

Source photo: Unsplash