Comme plusieurs femmes, j’avais une image préconçue de moi une fois maman. Tel un bon film américain où l’enfant collabore facilement, où les rires et les moments partagés sont inoubliables et sans lacunes.
Je m’imaginais jouer au parc en échangeant des rires et des cris de joie, faire un pique-nique au soleil dans la plus grande sérénité du monde, échanger des repas dans le rire et l’amour en se racontant nos journées, donner le bain en faisant des bulles, raconter des histoires magiques avant le dodo, jouer à des jeux éducatifs où je mets à profit mes connaissances pour faire travailler les neurones de mon bambin… Puis BOOM, je suis devenue mère, je m’attendais pas du tout à ce qui m’attendait et encore moins à toutes les tempêtes d’émotions que ce petit être humain tant désiré me ferait vivre. Parce que disons-le, c’est tout sauf parfait être parent!!!
T’sais, les fameux soupers que je m’étais imaginée se sont avérés un calvaire afin de faire ingurgiter ne serait-ce qu’un microscopique bout de légume à mon fils. Coupé en rondelle, en cube, en forme de bonhomme, RIEN ne vient à bout de le convaincre. La fameuse histoire au coucher qui se termine par une crise de larmes parce qu’il veut étirer l’heure du dodo, donc je finis par lui lire la collection intégrale de Monsieur/Madame. Les bains qui ressemblent plus à un lac sur le sol de ma salle de bain. Que dire des pique-niques féériques que j’avais tant rêvassés. Ce fut plutôt un marathon de pleurs rehaussés de cris pour finir par avoir pris plus de temps à préparer le mauzus de lunch que le temps qu’on est restés assis sur la belle nappe carottée avec le panier en osier qui garde rien frette, ost*…
Après coup, j’ai vite réalisé que d’être maman, c’est loin d’être l’image parfaite qu’on dépeint dans les films; c’est plutôt un heureux chaos où l’amour fait des miracles pour arriver à passer au travers de toutes les épreuves et intempéries que l’on doit inévitablement traverser comme parents.
J’ai passé des heures et des heures à lire des livres sur la parentalité, à regarder autour de moi comment faisaient les autres mères que je côtoyais et celles que j’idolâtrais sur les Internets… Pis en essayant de faire comme les autres et ce qu’on nous conseille de faire, je me suis rendu compte que je m’éloignais totalement de ce que j’espérais tant dans le fond. Car être maman, c’est loin d’être facile mais christi que c’est magique et y’a des bonnes et des mauvaises journées. Il y a des bonnes décisions et des mauvaises, puis tout ça, c’est normal pis c’est beau. Parce qu’au final, au-delà de l’éducation et l’amour que l’on transmet à nos enfants, c’est bien plus eux qui nous font grandir et qui nous montrent la vie telle qu’elle doit être vécue avec leur candeur et leur pureté.
Mon fils a maintenant 4 ans et je suis belle-mère d’une ado de 12 ans et un jeune homme de 17 ans et ils me confrontent à mes démons tous les jours et grâce à eux, je réalise que dans le fond, la recette gagnante pour être le parent parfait n’existe pas; tu fais de ton mieux, tu les aimes de tout ton être et tu croises les doigts qu’ils retiennent le meilleur de toi et qu’ils deviennent la meilleure version d’eux-mêmes.
Je terminerais en disant BRAVO à tous les parents qui oublient trop souvent de se donner une petite tape dans le dos pour se féliciter de ce mandat colossal que d’être parent. C’est pas rien de s’occuper d’un humain dont tu as l’entière responsabilité entre les mains afin qu’il ne manque de rien et qu’il réussisse quand il sera à son tour adulte et lui-même parent.
D’une maman qui est folle dingue de ses cocos à qui elle doit toute cette sagesse acquise depuis leur venue dans ma vie.
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Van.