Champagne & Confetti

J’fais du pole dance

J’étais tout bonnement sur un contrat à l’extérieur de la ville et là, mon amie m’envoie un message avec un lien en me disant : « Ça te tente d’essayer avec moi ?! ».

Je lis en diagonale, je vois le prix, je vois le nombre de cours que cela représente et je vois que c’est pour du pole dance. Je ne réfléchis pas trop, parce que je suis super occupée, je dis oui et je paye. De toute façon, cela faisait un bout que j’avais envie d’essayer.

La veille de mon cours, soit 1 mois plus tard, mon agenda m’envoie un gentil rappel et puis là, je réalise. Je réalise que je viens de m’inscrire à 6 cours de pole dance pis que ce n’est pas une petite affaire de rien comme dans « on se saoule dans un bachelorette pis on déconne ».

J’arrive au cours, stressée et un peu mal à l’aise… On jase là… Mais je suis en mini-shorts et petite camisole dans le couloir en attendant mon tour (lire ici : pas super à l’aise). J’entre dans la classe avec zéro attentes et l’esprit ouvert et je me dis qu’au pire, ce sera mon premier et mon dernier cours.

Mon premier cours est terminé. Verdict à la sortie : euh… WOW !

J’ai les jambes molles, les bras qui peinent à tenir le volant, le corps déjà rempli de bleus. En plus, j’ai la tête vide de tout stress et je me sens gonflée à bloc. Ma session de mise à niveau était maintenant terminée et je prenais une 1ère vraie session !

Je trouvais que ce long préambule et cette longue mise en contexte était nécessaire pour vous montrer par quel processus je suis passée. J’avoue, moi la première, j’ai toujours associé le pole dance à « danseuses nues » et « bachelorette party ». Je ne comprenais pas le principe de vouloir se pendre après un poteau à moitié habillée pour faire un tour dessus comme un pompier mettons. Je te dirais que tout ça s’est évaporé de mon esprit 15 minutes après mon premier cours et ce, pour les raisons suivantes :

Ce qui m’attriste, c’est que ce sport est rempli de préjugés. Non, je ne fais pas cela pour aller danser dans un bar. Certaines le font pour ça, oui, mais pas moi. Non, je ne fais pas cela en mini-shorts et en top sport pour le plaisir ni pour être « show off ». Si je n’ai pas de peau à découvert, je ne peux pas grimper et faire mes figures. La peau, ça adhère! Non, je ne fais pas cela pour être en mesure de faire des p’tites danses à mon chum le soir.

En fait, ce n’est drôlement pas gracieux : Quand tu dis à quelqu’un que tu as commencé ce sport, cette personne te regarde en faisant un petit clin d’œil et dit « ah ouin, hein ! Ça doit être sexy là-dedans ». Eh bien buddy, laisse-moi détruire tes illusions : quand j’apprends une nouvelle figure, j’ai la délicatesse d’un camion Tonka et la dextérité d’un enfant de 2 ans. Il s’avère aussi que j’ai les jambes rouges, remplies d’ecchymoses et que quand je coince ma pas-si-petite-cuisse sur le poteau pour finaliser ma figure, ma normalement-pas-si-apparente-cellulite prend l’allure d’une petite rue à Montréal remplie de nid-de-poules. Je peux aussi te parler de ma « sortie » de figure qui se fait avec encore moins de classe et du moment où je me « dépogne » le petit cuissard coincé un peu partout.

Je trouve ça dommage d’être gênée de parler de ça ouvertement et complètement décevant que ce soit incompris. Et pourtant… c’est tellement bien plus qu’une danseuse nue ou une future mariée un peu pompette.

 

 

 

MB.

Source photo : Pinterest