Couché ici, seul dans mon lit d’hôtel à des milliers de kilomètres de ceux que j’aime, je me questionne; je me questionne sur le temps, sur l’air du temps, sur les ères de notre vie. Combien on en a de ces phases, combien devrait-on en avoir exactement, et est-ce que cela importe vraiment?
Plus jeunes, nous voulions devenir adultes au plus vite, gagner notre liberté, s’émanciper et devenir quelqu’un. À l’adolescence, nous n’étions plus vraiment sûrs de qui nous étions, de ce que nous voulions devenir. Jeunes adultes, nous commencions à jeter les vraies bases de notre vie: 1ère vraie job, 1er vrai amour, premières libertés. Et ensuite le chaos de la vie ne nous permet plus de penser, de vivre, on a à peine le temps de survivre au temps qui passe trop vite, aux événements qui s’enchaînent un après l’autre: maison, amour, kids, boulot, dodo… On oublie de penser à la prochaine étape.
Ici, seul dans mon hôtel, j’y pense aujourd’hui… quelle est la prochaine étape de ma vie?Vais-je refaire les mêmes choix que par le passé? Vais-je juste flâner? Vais-je poursuivre mes rêves ou simplement me laisse voguer dans la normalité quotidienne? Et si j’avais fait des choix différents? Serais-je encore ici, à la même place? Dans la même situation? Face aux mêmes défis? Qui sait?
Ici, seul dans mon hôtel, je me rends compte qu’il n’y a pas vraiment de réponses à ces questions, les variables sont beaucoup trop nombreuses pour qu’avec certitude tu prennes une décision parfaite. Tu te rends compte que plus jeune, tu ne faisais que prendre la décision et tu vivais avec les conséquences lorsqu’il y en avait… Mais là, t’es plus mature, tu as plus de vécu, alors tu as peur de sauter (encore les sauts, les maudits sauts!); tu étudies tous les angles, toutes les possibilités et en fin de compte, tu prends toujours la décision la plus safe, la plus simple, celle qui dérange le moins…
Mais ici, seul dans mon hôtel, je me dis que toutes ces décisions, safes pour la plupart, m’ont quand même donné un pas pire chemin. À date, ma vie a été tout sauf normale, je ne sais même pas pourquoi ce questionnement… ahhh, l’humain!
La réponse est peut être aussi simple que de faire confiance au temps…
Lire aussi:
P.
Source photo: Unsplash