Champagne & Confetti

Je suis trop perfectionniste

Le défaut le plus utilisé en entrevue d’emploi. Parce qu’on pense que c’est un défaut déguisé en fait. On se dit: bah j’aime mieux répondre ça que de dire que je ne suis pas une personne ponctuelle, ça paraît mieux aux yeux de l’employeur. Il va se dire que je travaille fort et que mon travail sera toujours près de la perfection. On pense que c’est en fait une qualité.

Mais non. C’est un défaut de marde. Je vous dis ça parce que je l’ai, dans ma vie personnelle surtout (étrangement, dans ma vie professionnelle, j’ai beaucoup plus de lâcher prise). C’est vraiment pas facile de vivre avec ça au quotidien. Autant pour moi, que pour les autres. J’exige toujours la perfection, surtout de moi-même, pis ça devient épuisant (parce que c’est inatteignable, on le sait).

La semaine dernière, on a sorti sur le blogue un texte intitulé «Les patterns amoureux» et quelqu’un a commenté sur les réseaux en disant qu’on reproduit ce qu’on connaît. Eh bien, c’est exactement ça mon problème. Y’a une raison derrière le fait que je sois autant dure et exigeante avec moi-même (et avec les autres). C’est tout ce que j’ai connu durant mon enfance, avec mon père. Pour lui, avoir une note en bas de 90%, c’était pas une possibilité. Si j’étais pas bonne au soccer, j’étais bonne à rien. Ça a fait en sorte qu’aujourd’hui, j’ai bien de la misère à essayer quelque chose si je ne sais pas d’avance que je serai bonne (lire ici excellente). J’angoisse ben raide. «L’important c’est de participer» n’a jamais fait partie de mon enfance. Pis on s’entend que c’est encore pire aujourd’hui, avec le culte de la perfection sur les réseaux sociaux.

Donc, en gros, je suis là pour gagner, pour être la meilleure, sinon j’aime mieux abandonner ou me taper dessus. C’est cave de même. Pis là, vous imaginez ça facilement dans des activités sportives, des jeux, etc., mais ce que je vous dis là s’applique dans ma vie amoureuse. Je veux une relation parfaite, je veux être parfaite aux yeux de mon partenaire. Si j’ai pas ça, j’aime mieux laisser tomber la relation.

Concrètement, ça veut pas nécessairement dire que je cautionne notre génération Kleenex (jetez après usage) et le dating en série. Au contraire même. Ça veut dire que j’ai une vision bien précise de la relation parfaite, que si l’autre fait un pas de travers qui va à l’encontre de cette vison, il va le savoir en maudit. Ça veut aussi dire que moi non plus, j’ai pas le droit à l’erreur.

C’est quelque chose que j’ai réalisé y’a un bout déjà, quelque chose que j’essaie de travailler, mais comme je disais, c’est pas facile quand c’est tout ce que t’as connu. Quand t’as vu ton père faire des reproches à ta mère tout le long qu’ils ont été ensemble, que tout ce que tu as reçu c’était également des reproches, tu fais comment pour apprendre  à ton cerveau qu’il existe d’autres façons de faire? Que tu dois lâcher prise et arrêter de vouloir la perfection? Facile à dire, mais à faire… bof. Pis ça veut pas dire non plus de laisser aller ses valeurs les plus importantes et de tout accepter. Alors un challenge de plus: départager ce qui est du pur perfectionnisme inutile de mes valeurs profondes… Ouf!

Je pense que le premier step est d’être plus douce avec moi-même. De me permettre d’être un être humain, avec des failles et des imperfections. D’accepter que je ne serai jamais parfaite. Que personne ne l’est en fait. Et qu’aucune relation non plus n’est parfaite. Alors, peut-être que pour vous, le perfectionnisme, c’est un petit défaut cute à dire en entrevue d’emploi, mais pour moi, c’est un combat quotidien.

 

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G.

Source photo: Unspash