ÉTATS D'ÂME x

Lettre à mon ex

Je suis désolée.

Je suis désolée d’avoir cru que c’était en notre intérêt que tu agissais.

Je suis désolée d’avoir cru que tu voulais me protéger.

Je suis désolée de t’avoir fait confiance.

Je suis désolée d’avoir tenté de t’aider alors que c’était moi qui en avais besoin.

Je suis désolée d’avoir cru que si tu m’éloignais de mes amis, c’était pour protéger mon petit cœur qui s’attache beaucoup trop vite sur des amitiés qui n’en valent pas la peine.

Je suis désolée d’avoir cru normal toutes ces fois où tu as voulu m’éloigner de ma famille, alors que la tienne t’attendait, nous attendait.

Je suis désolée d’avoir cru qu’après 4 ans, c’était normal que je puisse compter sur les deux premiers doigts de ma main le nombre de fois où TU es venu dormir chez MOI. Et pas par faute d’opportunités.

Je suis désolée d’avoir cru que les commentaires désobligeants de ta famille sur ma santé étaient normaux.

Je suis désolée d’avoir cru que ton frère était mon meilleur ami.

Je suis désolée d’avoir cru que c’était normal que tu m’autorises ou non les sujets que j’avais le droit d’aborder et avec qui.

Je suis désolée d’avoir cru qu’une relation était toujours saine.

Je suis désolée d’avoir dit tout haut ce que tu n’étais pas, alors que tout le monde me disait tout bas, tout ce que tu étais.

Je suis désolée d’avoir cru qu’une relation toxique, ça n’arrivait qu’aux autres.

Je suis désolée d’avoir cru qu’une relation toxique comptait seulement les amoureux, et que la famille ne pouvait pas entrer en compte.

Je suis désolée d’avoir cru que tes sautes d’humeur lors de mes périodes de crainte étaient normales.

Je suis désolée d’avoir cru que tu allais être la personne la plus importante pour le restant de ma vie.

Je suis désolée d’avoir cru que les signes d’une relation toxique allaient être si flagrants.

Je suis désolée de m’être excusée, alors que c’était à toi de le faire.

Je suis désolée de t’avoir donné le bénéfice du doute alors que les signes étaient devant moi.

Je suis désolée de t’avoir cru lorsque tu m’as dit que c’était la dernière fois.

Je suis désolée de t’avoir donné accès à une partie de moi, que moi-même je n’avais jamais explorée.

Je suis désolée de t’avoir donné accès à une partie de moi que tu ne méritais pas.

Je suis désolée d’avoir figé au moment où tu m’as m’infligé des choses que je ne voulais pas.

Je suis désolée de ne pas t’avoir hurlé dessus, par la suite, pour te faire comprendre que non, c’est non.

Je suis désolée d’avoir cru que te donner quelque chose que je ne désirais pas était normal.

Je suis désolée de t’avoir donné du sexe sans que j’en veuille, et que ça fasse de moi une esclave sexuelle.

Je suis désolée, mais pas pour toi.

Je suis désolée pour moi.

Je suis désolée d’avoir été naïve.

Je suis désolée de ne pas nous avoir écoutés, mon corps, ma tête et moi.

Je suis désolée de ne jamais avoir écouté mon instinct.

Je suis désolée de t’avoir laissé faire de moi ce que tu voulais.

Je suis désolée de m’être laissée graver toutes les entailles que tu m’as faites.

Je suis TELLEMENT désolée, pas pour toi, mais pour moi.

Je suis désolée de m’être remise en question.

Je suis désolée de m’être fait porter le chapeau de tes actes.

Je suis désolée de ne pas être partie assez tôt.

1465 nuits à m’endormir alors que tu es là dans mes pensées.

208 semaines à me démener corps et âme pour toi.

48 mois de confiance.

4 ans pour une relation d’adolescents, c’est énorme.

4 ans à te pardonner et m’excuser de tous petits faits et gestes qui pouvaient arriver.

4 ans à croire que tu étais l’homme parfait, que tu allais être le père de mes enfants.

4 ans à vivre dans ce que je croyais être la réalité.

4 ans perdus à me faire démolir, me faire démolir par la personne pour qui j’aurais donné ma vie.

Peu importe de la façon dont on décide de le prendre, 4 ans, c’est long. Très long.

Je n’en ai jamais parlé parce que je n’ai jamais voulu entendre les: «pauvre toi» ou encore me faire forcer à faire des témoignages #metoo. Parce que ça ne ramènera jamais ce que tu m’as pris, ce que tu m’as volé.

Je ne veux pas de pitié, parce qu’au fait, ce n’est pas ta faute si j’ai mordu à l’hameçon des petits caractères: #narcissique #manipulateur #menteur #acteur.

Au fond, je suis juste déçue de moi-même.

 

 

D’une ex démolie

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

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