Texte du 8 avril 2016.
Un an s’est écoulé depuis que j’ai franchi le cap de la trentaine et je dois dire que les choses se passent plutôt bien jusqu’à maintenant. Mon entrée dans cette décennie s’est faite sans trop de dommages collatéraux. Si ma riche vie sociale et mes habitudes n’ont subi presque aucun changement, la relation que j’entretiens avec l’amour et le couple a quant à elle, bien changé.
Comme plusieurs, j’ai aimé très fort dans la vingtaine. J’aimais tellement profondément que j’en ai un peu oublié qui j’étais et ce que j’attendais de la vie, probablement trop préoccupée à NOUS aimer. Malheureusement, la majorité des histoires d’amour dans cette tranche d’âge ne survivent pas au temps qui passe, et à vingt ans, quand ça brise, ça fait donc mal, très mal…
La douleur est tellement vive qu’elle donne l’impression que l’on vient de nous arracher le cœur et un profond sentiment nous envahit : un tel amour ne reviendra jamais. Et pourtant, ce n’est souvent pas très long avant que les papillons reviennent et que le cycle recommence.
Plus on vieillit et plus on réalise que de la douleur, on en veut le moins possible. On prend la voie du célibat, échaudée d’une vingtaine forte en montagnes russes et on y reste par choix. Nous avons toutes cette petite Germaine qui sommeille en nous et qui apprécie oh combien, arriver dans une maison où rien n’a bougé, où tout est à notre goût…
Et qu’on se le tienne pour dit, des histoires d’un soir, ça fait du bien une fois de temps en temps ! Alors oui, être célibataire, on y prend plaisir !
Cela dit, l’amour ne prend pas moins de place ou n’est pas moins important. Je ne pense pas que nous sommes trop sélectives, trop sur nos gardes ou même trop paresseuses. Nous avons seulement une valise bien remplie, des cicatrices plus profondes que d’autres et une tolérance moins grande aux pertes de temps.
Le jour où le vrai amour frappe à la porte, tout notre cœur veut y croire, mais le laisser entrer est plus difficile que jadis.
Lorsque j’ai pris la décision de laisser entrer cet amour, je me suis surprise, moi, l’éternelle amoureuse sans bornes, à me poser ces questions : est-ce d’aimer moins fort que de ne plus vouloir me saigner à blanc pour une relation amoureuse ? De ne plus vouloir me donner corps et âme sans rien attendre en retour ? Est-ce de l’égoïsme pur que de vouloir privilégier mes envies et mes ambitions ? Eh bien, ma réponse est non.
Je n’aime pas moins, bien au contraire ! Je m’aime seulement plus dans ma trentaine. Je prendrai grande joie à investir dans ma relation et à mettre mon cocon en priorité, toujours en gardant en tête qu’une relation amoureuse ne définit pas mon bonheur, mais qu’elle y participe grandement.
M-M.
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