Chaque nuit, je la vois pleurer. Pas seulement quelques larmes. Non. Elle pleure toutes les larmes de son corps. Elle pleure à en avoir mal au coeur. Elle pleure jusqu’à ce qu’elle sois épuisée et qu’elle s’endorme.
Mais le pire, c’est qu’elle continue de sourire, à chaque instant de sa vie. Elle continue d’avancer en espérant sauver le monde entier, alors qu’elle-même aurait besoin d’être sauvée. Elle crie sur tous les toits que la vie est belle, mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’il n’y a rien qui ne la fasse plus souffrir que sa propre vie. Elle dit toujours qu’il faut savoir s’aimer, alors qu’elle passe son temps a s’excuser d’être ce qu’elle est.
Je la vois souvent pleurer la nuit. Elle a les yeux rouges. Elle prie. Elle prie pour que ça s’arrête. Pour que la douleur s’en aille. Pour que les voix dans sa tête arrêtent. Ça ne paraît pas de loin, mais si tu t’approches un peu plus près d’elle, tu vas voir qu’il y a quelque chose en cette fille qui est brisé.
Mais elle continue de dire que ça va. Que ce n’est rien. Que ça va passer. Qu’elle est habituée. Et vous savez, je crois que c’est ce qui me fait le plus peur pour elle… C’est qu’elle continue à encaisser, sachant qu’un jour, ça va la tuer… Je sais qu’elle a mal. Elle essaie de le cacher. Et elle y arrive bien. Mais sa douleur est devenue beaucoup trop grosse, pour ne pas remarquer qu’elle passe son temps à cacher ses larmes.
J’aimerais tellement lui dire: «Fille, tu vaux tellement plus. Tellement plus que ce que tu crois». Mais si vous saviez ce qu’elle voit lorsqu’elle se regarde dans le miroir. Elle se déteste. De la tête aux pieds. Ja n’ai jamais vu quelqu’un se détester autant. S’excuser pour absolument tout. Je vous jure, cette fille prie pour que Dieu reprenne ce qu’il lui a donné: la vie.
Et je la connais assez pour savoir qu’elle va continuer de sourire jour après jour, essayer de rendre tous les gens qu’elle aime heureux, quitte à souffrir. Parce que c’est dans sa nature. C’est plus fort qu’elle. Tous les super-héros ont leur faiblesse. La sienne, c’était d’aimer.
Cam.
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