Hier, on fêtait toutes les mamans du Québec, ça devait être léger, joyeux et rassembleur. Pourtant, malgré moi, malgré le fait que j’ai la chance d’avoir deux ados qui m’ont souhaité bonne fête ce matin, je suis toujours nostalgique à cette période de l’année. Je m’explique, car c’est sûr que vous devez vous dire WTF, que lui faut-il pour être heureuse?! Rassurez vous, je ne suis pas en petite boule dans mon lit à pleurer ma vie, non, non!!!
Je me sens triste et nostalgique, car depuis 18 ans, je suis loin de ma mère et je ne peux donc pas la serrer dans mes bras, l’embrasser et lui dire tendrement en la regardant dans les yeux: «Bonne fête maman!». Alors, je sais que cet exil, c’est moi qui l’ai voulu…sauf que ça parfois, ça fait mal.
De plus, j’ai une pensée pour toutes ces femmes qu’on oublie, vous savez, celles qui ont désiré du plus profond de leur cœur porter un enfant, mais pour qui la vie en a décidé autrement. Il y a aussi celles qui ont eu la chance de tomber enceinte, et qui se sont réjouies du ventre qui s’arrondit, des premiers ressentis lorsque le bébé commence à bouger… mais, pour on ne sait quelle raison, le cœur de l’enfant a arrêté de battre, et le rêve de ces femmes s’est effondré comme un château de cartes.
Ajoutons à cela, les belles-mères; on a tous en tête l’image de la belle-mère acariâtre qui ne supporte pas les enfants de son nouveau mari ou chum. Pourtant, en général, la vie fait en sorte que tout le monde trouve sa place dans cet univers familial perturbé. Ainsi, les enfants et la demi-mère (oui, elle est mère une semaine ou un weekend sur deux) s’entendent à merveille, et il est parfois impossible de deviner que toutes ces personnes réunies sous le même toit ne sont pas unies par les liens du sang.
Ça me fait mal de savoir que parce qu’une femme n’a pas porté d’enfant, qu’il ne lui tient la main pour traverser la rue, qu’elle ne peut pas essuyer ce petit nez qui coule lorsque la fraîcheur se fait sentir, ou bien encore qu’elle n’a pas droit de se coller sur ce petit être le soir venu pour l’endormir, que pour toutes ces raisons, on ne les célèbre pas.
J’aurais le goût de proclamer la fête des mères comme étant la fête de toutes les femmes. Bon alors je sais, on va me dire que les femmes ont déjà une journée qui leur a été octroyée dans le calendrier… Et puis, qu’est ce que ça change?! Rien.
Donc à la fête des mères, si vous croisez une femme qui n’a pas l’étiquette de maman collée sur le front ou sur le chandail (#tâchedelait #vomi #nezmorveux!!), de grâce, souhaitez-lui une bonne fête quand même, et faites lui un beau sourire… On ne sait jamais quel univers incroyable se cache derrière elle.
San.
Source photo: Pexels