Ce que je veux… Ça je le sais beaucoup trop bien et depuis beaucoup trop longtemps. Étonnement, obtenir ce que je veux ne me comble jamais autant qu’espérer. Au bout du compte, je ne récolte jamais tous les efforts fournis pour obtenir la chose tant désirée. Et si vouloir était devenu un obstacle à mon avancement, à mon épanouissement?! Et si, pendant que je parcours le chemin vers l’objet de ma convoitise, je me perdais plus que je ne trouve?!
Je crois qu’à trop focusser sur ce que je veux, j’ai ignoré des éléments importants sur ma route, simplement parce qu’ils semblaient m’éloigner de ma quête. Et si au contraire, ces éléments m’avaient menée à encore mieux que vouloir?! À quelque chose que je n’aurais pas cru vouloir, que je n’aurais pas su.
J’ai rencontré des gens qui n’étaient pas ceux que je voulais. Ou pas au moment où je le voulais, comme si ma vie se devait d’être écrite telle que je le souhaitais. Et on sait tous très bien que ça ne fonctionne pas comme ça. Même si je me détournais de ces gens, croyant qu’ils me faisaient perdre mon temps, je réalise aujourd’hui qu’ils m’ont beaucoup appris. Avec le recul, je peux dire qu’ils ont contribué à la personne que je suis.
En me déviant de ma route du vouloir, ils m’ont donné de grandes leçons de vie. Ils m’ont permis, le temps d’un instant, de vivre des choses que je ne me serais pas permise en temps normal. Des choses qui ne cadraient pas avec mon but ultime. Avec eux, j’ai pu cesser d’être si rigide, j’ai baissé ma garde et j’ai lâché prise. J’ai appris à rester ouverte à ce que la vie m’offre, même si ça ne cadre pas avec mes grands projets.
J’ai toujours eu de la misère à gérer les échecs et les refus. Ceux des gens ou de la vie. Ça doit me venir de mon enfance. Ça doit être à cause d’un père qui n’était jamais là ou d’une mère qui l’était pour deux. Le sentiment d’une enfant de 4 ans qui croit que tout lui est dû. Qu’il suffit de sourire ou de battre des cils pour obtenir ce que l’on veut. Qui croit que le simple fait de vouloir quelque chose met le monde à ses pieds. Comme si la Terre arrêtait de tourner pour satisfaire ses moindres exigences.
Dans la vie, j’ai voulu beaucoup de choses et je les ai presque toutes obtenues. Et pourtant, toujours le même vide après chaque succès. Je pensais vouloir une chose, mais j’étais inévitablement déçue de l’obtenir. Pas au début. Au début je jubilais de ma victoire, mais peu de temps après, je me lassais. Je voulais plus, mieux, moins, encore ou juste autre chose. Un nouveau défi vide de sens une fois complété. Comme si vouloir était au fond plus important que l’objet voulu. Vouloir à tout prix, sans raison valable.
Et puis, j’ai arrêté. J’ai arrêté de jeter mon dévolu sur des choses ou des buts précis. J’ai cessé de vouloir être entourée de tel genre de personne, de rejeter tel genre de relation. J’ai arrêté de juger injustement ce qui se présentait à moi sous prétexte que ça ne correspondait pas à ce que j’avais décidé de vouloir. J’ai commencé à accepter les choses et les gens tels qu’ils sont. À accepter ce que la vie met sur mon chemin. On est encore loin de la perfection, mais ça ressemble un peu plus à la personne que j’ai envie d’être. Celle qui ne dit pas: «Moi, ce que je veux…».
À lire aussi: Le jour où j’ai réussi à lâcher prise
A.
Source photo: Unsplash