Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai eu mon lot de moments où je sentais que je me perdais. Je me suis souvent réfugié dans des relations de manière malsaine. Je me suis perdue dans le travail à en oublier de respirer. J’ai aussi fait l’inverse. J’ai voulu tout lâcher, j’ai pensé à tout recommencer, rêvé d’une vie nouvelle.
Puis un jour, j’en ai eu tellement assez de courir dans tous les sens, que ce soit pour suivre le courant ou pour fuir une partie de moi. Courir ce n’est pas vraiment vivre. J’ai choisi de ralentir et de revenir à moi. Dans le fond, si j’étais perdue, c’est juste que tout allait tout le temps si vite autour de moi, que j’avais pas pris le temps de vérifier où je m’en allais. Je suis convaincue que j’ai encore beaucoup de chemin à faire, mais je sais que j’ai quelques belles étapes de franchies.
Je me rappelle encore un des moments clés de ma transformation, j’étais en voyage et je lisais Le why café sur la plage. J’étais là, avec une nouvelle amie que j’avais rencontrée dans les dortoirs de l’auberge jeunesse et bien qu’elle ne parlait pas français, elle avait un tattoo qui disait: «Tout ira bien» sur les côtes. Quand j’ai fini la dernière page du livre, je suis allée dans la mer, seule, je me suis laissée flotter de longues minutes. Le calme m’a enveloppée… enfin, j’étais LÀ. J’ai pleuré dans l’eau salée. Tout allait bien, tout ira bien.
J’ai fait plusieurs petits changements dans ma vie après ça, et je pensais vraiment que j’étais devenue solide contre les vagues. La vérité, c’est que non seulement on ne finit jamais d’apprendre mais la vie va, en plus, venir nous tester sans cesse.
Je regrette aucune expérience mais je me questionne souvent sur ce qui m’a menée à un tel résultat ou une telle situation quand ça va moins bien, quand je me perds encore. Mes choix, mes valeurs, mes idées: est-ce que je me suis respectée? Ma vision, ma mission: est-ce que je m’en éloignais?
Être en relation, ça demande généralement des compromis, et c’est souvent là que je me suis perdue. Être trop prête à faire les 2-3 petits pas d’extra que l’autre n’est pas prêt à faire pour se retrouver à mi-chemin. Tu accumules vite chaque pas de plus et tu te rends compte que t’es rendue bien loin de chez toi, alors que l’autre n’a pas vraiment bougé. Et chaque fois, tu t’éloignes comme ça, sans que l’autre n’ait même demandé ça de toi, et un moment donné, ça pète. Pas par manque d’amour, mais parce qu’on se perd dans la relation. Souvent c’est parce qu’on aime TELLEMENT qu’on en fait juste un peu trop… Le compromis devient un sacrifice.
Si la personne ne te rejoint pas à mi-chemin, ça devrait pas être à toi à pédaler 2 fois plus fort pour que ça marche dès le départ… Et si pour l’autre ça demande trop d’effort de parcourir la même distance que toi, c’est peut-être lui qui va pèter au frette. C’est simple. Faut être capable de se retrouver au milieu en restant soi-même.
Je me suis donc acheté une bague récemment, d’engagement envers moi et j’ai décidé de me choisir, pour le meilleur et pour le pire. Elle est en forme de montagnes pour les épreuves à venir que je gravirai et pour mon amour de la nature. Je la porte sur le doigt du milieu pour me rappeler d’envoyer promener tout ce qui ne me correspond pas.
J’ai même écrit mes vœux, comme on écrirait ceux à l’être aimé, avec des promesses à tenir. Je peux les lire chaque fois que je sens un peu perdue. La bague symbolise mes valeurs et mes vœux. Peu importe qu’on soit célibataire ou en couple, la personne à qui on doit toujours toujours être fidèle, c’est nous-même.
I.
Crédit photos: Isabelle Jetté