Étudiante en criminologie & en victimologie, Juliette Bélanger-Charpentier est une femme inspirante qui a su créer du contenu réconfortant et sécurisant à travers son compte Instagram. Elle nous apprend à mieux comprendre certaines émotions à travers ses mots justes et surtout à nous poser les bonnes réflexions. Voilà pourquoi Juliette est notre Woman Crush du mois!
Nom: Juliette Bélanger-Charpentier
Originaire de: Montréal
Âge: 25 ans
Profession: Étudiante en criminologie & victimologie à l’UdeM et créatrice de contenu numérique
Quel est ton parcours de carrière? Qu’est-ce qui t’a amenée où tu es?
Mon parcours a été un peu plus long que le cheminement typique, en ce sens où j’ai cherché et essayé plusieurs programmes avant de trouver le bon. J’ai toujours su que je voulais travailler en relation d’aide, mais je ne savais dans quel cadre ni avec quel type de clientèle. Parallèlement, la création a toujours fait partie prenante de ma vie et la création de contenu a été un réel coup de foudre, particulièrement via le contact avec la photographie et l’écriture, donc je ne me suis jamais enlevée la possibilité de me diriger dans cette voie également.
J’ai donc fait une année au baccalauréat en sociologie et psychologie à l’Université de Montréal, mais je n’ai pas eu la piqure. J’ai changé pour celui en sexologie à l’UQAM où, encore une fois, j’ai dû repenser mon choix après deux sessions. J’ai pris une pause pour mieux prendre le temps de vraiment choisir ce qui me plaisait, ce qui m’a finalement menée au certificat en création littéraire, pour lequel j’ai complété quelques semaines seulement. À travers le tout, une offre d’emploi dans le domaine littéraire était latente et lorsque j’ai finalement appris que le tout ne serait pas possible au mois de mai, je me suis lancée le plus instinctivement du monde et sans trop y réfléchir dans une demande d’admission pour le certificat de criminologie qui était toujours disponible pour septembre à l’UdeM, car la relation d’aide me manquait trop et j’avais vraiment envie de me donner une chance d’étudier dans le domaine. Ça a été le plus beau risque que j’ai pris jusqu’à présent.
Qu’est-ce qui t’a poussée à étudier en criminologie & victimologie?
Étrangement, j’ai toujours un peu réprimé mon intérêt pour la criminologie. J’en parlais peu avec mes proches, parce que d’une manière ou d’une autre, on est tous fascinés par le monde du crime, les criminels et tout ce qui y est sous-jacent, je ne traitais donc pas le tout comme étant une voie de carrière potentielle. Puis à force de lire sur le sujet, je me suis rendu compte que mon intérêt était beaucoup plus profond et qu’il touchait particulièrement la relation d’aide auprès d’une clientèle délinquante. C’est entre autres ce pourquoi mon entourage était un peu surpris lorsque je leur ai annoncé mon acceptation si peu planifiée et précipitée!
Mon intérêt pour la victimologie s’est développé une fois à l’université, lorsque j’ai eu un cours d’intro à la victimologie. J’ai tout de suite eu des affinités avec l’approche et l’intervention en contexte traumatique. J’ai également compris l’ampleur des besoins dans le domaine. J’ai donc décidé de poursuivre mon bac par cumul avec le certificat de victimologie pour peaufiner mes aptitudes et connaissances en la matière.
Qu’est-ce qui distingue ton compte Instagram des autres qui abordent les mêmes sujets?
Je crois que mon compte allie à peu près toutes mes passions, soit l’écriture, l’art visuel, la photographie et les approches à la fois théoriques comme plus appliquées non seulement de concepts liés à la relation d’aide, mais également de sujets plus difficiles à aborder comme la relation à son corps, à sa santé mentale, au féminisme, etc. J’aime croire que j’offre un espace virtuel où tous et toutes s’y sentent en sécurité lors de leur passage via des messages bienveillants et des photographies inspirantes.
https://www.instagram.com/p/CDB1Nrplvu6/
On te voit beaucoup parler de l’acception du corps et plus encore sur ton Instagram. Qu’est-ce qui t’a amenée là?
J’ai toujours utilisé mon compte Instagram comme un journal (plus ou moins) intime sur lequel je partage mes états d’âme et tout ce qui bouge dans ma vie. Quand je me suis mise à observer mon corps changer pour diverses raisons, j’ai ressenti beaucoup de vertiges différents à plusieurs niveaux et j’ai observé ma relation à mon corps se désagréger pour le pire. J’ai eu envie, et surtout, j’ai eu besoin de documenter toutes les questions, les doutes, les pensées que j’avais par rapport à mon processus d’acceptation et de reconnaissance de mon corps sous les pires comme les plus beaux angles et en toute transparence, pour finalement me rendre compte que plusieurs femmes vivent énormément d’insécurités par rapport à leur image corporelle et que mes états ne leur étaient pas étrangers. Ça m’a fait du bien de parler de tout ça à voix haute et parallèlement, je le faisais aussi pour démontrer que celles qui se reconnaissaient en mes mots n’étaient pas seules dans ce cheminement imparfait vers l’acceptation de soi à tous les niveaux.
Quels conseils principaux donnerais-tu aux gens qui n’acceptent pas leurs corps (et ceux qui commencent à l’accepter)?
De se donner le temps. Ça prend beaucoup de temps pour construire des schémas de pensée négatifs sur son corps, ça prend donc aussi forcément du temps pour les démanteler. Je considère aussi que c’est important de ne pas tenter de performer ou de se mettre de la pression dans son processus; il y a aura des meilleurs jours que d’autres, mais il ne faut jamais se laisser définir ou se mesurer aux moments plus difficiles, car ils ne sont jamais garants de la qualité des efforts et du temps mis dans ce processus, qui lui est fort personnel. On ne devrait jamais mesurer notre valeur ou notre validité au temps que ça prend pour (ré)apprendre à s’aimer entièrement. Finalement, je dirais d’y aller une étape à la fois, de ne pas viser l’acceptation corporelle tout de suite en son entier, mais plutôt favoriser le fait d’adresser une sphère spécifique à la fois, de sorte que ça soit moins décourageant. La clé reste tout de même de cultiver de la bienveillance, de l’indulgence et de la compassion envers soi à travers le tout.
À quoi ressemble ta journée type, combinant tes mille-et-un projets et ta vie personnelle? Mettons une journée avant Covid et une journée maintenant…
Je dois avouer que j’ai le privilège d’avoir un mode de vie assez lent depuis toujours! Comme mes cours sont de soir depuis deux ans, mon quotidien est un peu en sens inverse des heures de pointe, ce qui me plaît particulièrement et m’aide à entretenir une hygiène de vie saine pour ma santé mentale. Donc même si je semble avoir plusieurs projets, ils se font tous essentiellement de la maison, ce pour quoi la COVID n’a pas été une grande adaptation sur ce point spécifique-là (sur tout le reste des conséquences engendrées par le virus par contre, ce fût plus difficile, bien évidemment).
Quel est ton plus gros défi au quotidien?
Ne pas me mettre trop de pression à vouloir être trop présente pour tout le monde et tenter de trouver une balance entre le temps pour moi, le temps pour mon conjoint, le temps pour mes amis, ma famille immédiate et éloignée, l’école, mes projets personnels et le travail. Ce qui est à peu près un combat plutôt universel! ;)
On peut te qualifier d’influenceure étant donné ton nombre d’abonnés. Qu’aimes-tu le plus de ta vie d’influenceure?
Je pense que ce que j’aime le plus est le potentiel d’influencer pour le mieux, même si ça sonne très peu humble! C’est un grand privilège d’avoir une certaine tribune, aussi modeste soit-elle, et encore plus de pouvoir échanger et partager par écrit des messages empreints de pertinence et d’humanité avec des gens que je connais peu, mais qui ont la confiance de m’écrire. Également, j’aime profondément, et ce, depuis jour 1, faire rayonner des entreprises d’ici, que ce soit des cafés indépendants, des boutiques ou des produits locaux. C’est quelque chose qui m’est très personnellement cher et je trouve qu’on a un grand rôle à jouer en tant que créateurs de contenu dans le partage de notre enthousiasme sincère pour des compagnies d’ici, de sorte de stimuler l’économie locale et d’offrir une vitrine sur tout le beau et le bon qu’on crée chez nous.
Quels sont tes projets futurs à court et moyen terme?
Terminer mon bac! Idéalement aussi, commencer à penser à entamer une maîtrise, si tout va bien. Autrement, je tente de repenser un peu mieux comment diriger mon contenu pour les prochains temps, de sorte à trouver un équilibre entre art, photographie, contenu éducatif et collaborations.
Pour notre curiosité:
La première chose que tu fais en te levant? J’embrasse mon amoureux (à ses risques et périls).
Ton mantra? Un jour à la fois.
Ton vice? Je prends toujours des nachos au fromage au cinéma et mes amis n’en peuvent plus de sentir l’odeur à côté de moi devant notre film.
Qui t’inspire? Absolument chaque membre de ma famille.
Ton livre fétiche? Les quatre saisons de l’été de Grégoire de Lacourt
Ton produit de beauté préf.? J’ai découvert le fluide solaire de Avène qui se trouve à être une bb crème teintée avec SPF 50, donc ça offre à la fois l’effet d’un fond de teint léger, ça hydrate et ça protège le visage du soleil, ce qui est le plus essentiel.
Ta destination voyage de rêve? La Provence
Pour suivre Juliette:
Instagram : @juliettebelangerc
C. & C.
Source photos: Xavier Cyr