D’aussi loin que je me souvienne, mes amies ont toujours été au centre de ma vie. Je leur réserve une place de choix dans mon cœur et mon horaire depuis tant d’années qu’il était inconcevable pour moi de ne pas les voir pour plus de quelques semaines consécutives. Puis, la pandémie est arrivée…
Ça a pris tout le monde par surprise, ça a créé tellement de chamboulements dans nos quotidiens, tellement d’anxiété, d’incertitude mais surtout, de solitude. Vers où on cherche du réconfort quand nos bases les plus solides nous sont enlevées? Mes amies, ce sont elles mes piliers, alors comment imaginer vivre une des pires crises sociales sans elles?
On prend des nouvelles comme on peut, on se texte, on s’appelle, mais même les meilleurs écrans ont leur limites. Et puis, de toute façon, qu’est-ce qu’on a bien à se raconter? La vie bouge tellement au ralenti qu’on a l’impression de faire du sur place, des journées de travail qui se ressemblent toutes un peu trop et des semaines qui s’entremêlent tellement elles sont similaires.
On essaie de prendre les autres dans nos bras avec des mots, on tente comme on peut de regarder ceux qu’on aime dans les yeux malgré le décalage de l’image, mais comment on fait pour entretenir une connexion avec autant de pixels qui nous séparent de nos meilleurs amis? Comment on fait pour répéter des centaines de fois que «ça va bien aller» en le pensant de moins en moins parce que la vie semble raccourcir et s’allonger en même temps?
À mes amies, j’espère que le quotidien est doux avec vous. J’espère qu’il vous berce sans trop vous brasser, parce que le calme plat sera toujours mieux que la rage d’une tempête. J’ai hâte qu’on finisse par arrêter de dire «quand la pandémie sera finie» et qu’on puisse recommencer à dire «à demain». J’ai hâte de vous prendre dans mes bras, de vous servir un verre de vin et de vous regarder dans les yeux pour de vrai en se parlant de nos journées un peu moins plate.
Isa.
