Crédit photo : Bianca Des Jardins Photography
Je me considère très chanceuse d’être enceinte de mon premier enfant et d’être sur le point de le mettre au monde compte tenu de mon diagnostic d’endométriose. Mais même si je me considère chanceuse et que c’est une joie de porter la vie, est-ce que cela devrait m’enlever le droit de pouvoir m’exprimer sur mes émotions si ça ne va pas?
J’ai eu un début de grossesse très difficile. Les premiers trois mois et demi, je ne gardais presque aucune nourriture. J’ai eu des périodes de 48h en ligne où je vomissais absolument tout ce qui entrait dans ma bouche, même l’eau. Jusqu’à évidemment être près de me déshydrater, donc dans la nécessité d’être hospitalisée et ce à deux reprises.
Je me rappelle après mon retour à la maison de ma première hospitalisation, ça allait mieux, mais ça allait pas fort fort. Je suis allée souper chez mes beaux-parents et à un certain moment, ma belle-sœur me demande : « Mais, tu ris tu à la maison? Tu ris tu avec Mario? (…) Quand tu manges, est-ce que tu t’imagines que tu vas vomir? » (…) J’étais si mal à l’aise devant ces questions que je suis allée « me coucher » dans une chambre à part.
Ça m’a pris un bon 24h à me demander pourquoi j’avais réagis ainsi. Il faut savoir que j’ai un diagnostic d’anxiété généralisé pour lequel je suis médicamentée. Ce fut, je crois, ma réaction d’évitement pour ne pas faire de crise.
À ce moment là, je me suis demandé : « mais dans quel monde on vit si une femme ayant déjà eu un enfant, mais une belle grossesse, de ce que j’en sais, insinue que c’est de ta propre faute si tu es malade. Que c’est ton psychologique au fond. »
Je veux bien croire en la pensée positive et que si on veut que tout aille bien, tout ira pour le mieux, mais il y a des choses qu’on ne peut pas changer non plus. Si je suis malade à répétition pendant trois mois, car mon corps réagit aux changements hormonaux, que puis-je y faire à part essayer de combattre et rester forte? Mais ça se peut que ce soit difficile, ça se peut que j’aille envie d’en parler et à ce moment-là ce serait bien que la société y soit ouverte. Ce n’est pas vrai qu’une femme doit souffrir en silence et s’empêcher de s’exprimer en 2017, parce que c’est « donc beau la grossesse et qu’il faut rester forte. »
C’est hypocrite. Vivre ses émotions est probablement le meilleur des remèdes à mes crises d’anxiétés. Le refoulement n’a jamais été bon pour personne. Être femme ne rime pas avec être super woman !
Same.
En période de grossesse, la fatigue, les hormones font que tout est amplifié, y compris les émotions
Laisse les sortir