J’aimerais croire en l’humain et célébrer sa désinvolture. Lui ouvrir mon coeur et me laisser bouleverser à me faire aimer grand, tout grand. Mais j’ai certaines craintes, réticences, qui m’empêchent de me livrer, donner complètement à l’amour signé Aznavour.
Bagages, blessures? Probablement un «doux» mélange évident des deux. J’aimerais parfois regagner cette naïveté, cette légèreté, qui me faisaient abuser des sauts les yeux fermés, les bras ouverts. Et ce, sans protection, sans bouclier. Tout en finesse et dans la recherche absolue et véritable de l’apothéose…
Dorénavant, c’est plutôt avec une grande armure que j’apprends à aimer. Je ressens loin, trop loin en moi la berceuse; ce son mélodieux des amours éternels et des histoires romancées. À force de connaître, je m’en libère de façon peu significative et je la sors parfois trop vite -cette satanée cuirasse- à anticiper ou vouloir me protéger de possibles attaques sur mon coeur, ce territoire hostile et encore bien frileux à ce type de douleur.
J’ai souvent l’impression que je pourrais m’attacher et qu’on me déçoive au passage. Je tente donc lâchement l’évitement en sachant pertinemment que je passe grandement à côté de l’essence de ce qu’est l’amour et son message qu’il porte en lui. Je vais alors poser un nouvel onglet à mon aventure ici-bas et le saupoudrer de ma plume rosée.
J’ai envie de parler la langue des poètes. De me border doucement et de me donner goût, saveur à la vie. De me laisser lire pour qui je suis et de me donner entière, avec excitation et enthousiasme. Je me ferai ce cadeau et laisserai entrer toute la magie. J’ouvrirai la porte à sa lumière majestueuse et je m’offrirai cette douce folie, d’y croire à nouveau, à l’amour signé Aznavour.
Mél.
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