J’écris au nom des analphabètes. Au nom des incomprises qui n’ont pas la chance de s’acharner sur une page vierge et avec des lettres ingrates, lui voler toute sa pureté et son âme. Les nuits blanches servent à faire couler de l’encre, elles servent à s’approprier la naïveté de l’âme des amants perdus. Ou des cœurs aimants attirant le sexe opposé… non, les charges opposées, les mondes incompatibles, les demi-cercles qui ne formeront jamais de tout.
Tout… tout donner? Tout prendre? Tout laisser tomber et regarder nos larmes se disperser avec nos idées et nos convictions de femmes ébahies par le cercle vicieux de la vie. Impossible n’est pas un mot. Ni incroyable. Ni toujours. Ni jamais. Il ne faut pas se faire des illusions sur les actions des autres ni même sur les nôtres, car un jour vient le temps où on se surprend nous-mêmes. Le jour où l’on se moque des filles comme moi, des filles comme elles, des filles comme nous.
Je suis une auteure égoïste, je n’écris pas pour illustrer vos sentiments, ni pour vous inclure. J’écris pour mettre les petits morceaux idéalisés de lui sur papier. J’écris pour mettre de l’ordre dans ma vie, les mots étant des métaphores à mes actions. À ceux que je regrette, à ceux que j’oublie, à ceux que j’aurai tant aimé poursuivre. Laisser filer.
Regarder nos rêves se dissiper dans des verres de jalousie. Jalouse de mon passé. Jalouse de celle que j’étais. Jalouse de celle qu’il avait fait de moi. Jalouse des cœurs intactes. Jalouse des pas à deux, de la promiscuité des élans amoureux, des ébats charnels, des hauts-le-cœur et des bas de tête. «Jalouse maladive de celles qui vivent l’esprit libre».
Secouez-moi. Changez-moi. Motivez-moi. Mais ne me délaissez pas, car je vous abandonnerais. Je vous laisserais seuls avec vos regrets et vos peurs face à vos changements d’humeur et surtout face à celui que vous ne serez jamais. Face à une version améliorée de vous-même. Vous vous en mordrez les doigts.
Nos antécédents de peine ne valent rien dans un monde où le verbe paraître rime avec force et où la paresse est synonyme de faiblesse. Recommencer après chaque défaite devient lourd à digérer et moi, eh bien moi, j’ai soif d’envie. La pureté de mes pensées me manque. La dignité et le sarcasme prendront toujours le dessus des larmes et des sentiments. Les menteurs auront notre âme et ils entameront des guerres qu’ils signeront défaites car nous, on dominera le monde. Peut-être pas aujourd’hui, mais demain. Car demain, la peine laissera ses traces sur la motivation de vaincre. Mais à cet instant précis, nos poings ne sont que notre plume et on continuera jusqu’à ce que la dernière goutte d’encre provienne de notre corps. Notre force est maintenue par nos désirs de faire trembler les êtres de ceux qui se sont moqué de notre faiblesse, sans savoir que c’est notre gentillesse qui nous a menés à la vérité.
C’est en tombant qu’on a appris et c’est nos maux qui ont fait de nous les auteurs de notre vie. Chantiers délaissés, on a bâti notre avenir quand tu ne rêvais que ne nous voir nous écrouler. On n’abandonne pas face à l’inconnu, on change notre présent pour goûter à la peine de notre passé. Un jour, on dominera le monde et c’est vous qui rirez jaune.
Gmz.
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