Ça y est. C’est passé? Même pas. C’est fini? Non, parce que c’est fini depuis tellement longtemps déjà. Mais finalement, après tout ce temps, j’ose. J’ose me permettre d’être heureuse. Parce que j’ai toujours tout eu à ma disposition pour l’être, c’est surtout que je ne méritais pas cette joie ou plutôt que je ne me l’accordais pas. On m’a dit que ça reviendrait un jour, mais je n’y ai pas cru. Mais maintenant, j’y crois. Mieux vaut tard que jamais.
Ce n’est pas de lui que je m’ennuyais, c’est de celle que j’étais avec lui. Alors pourquoi tu ne l’as pas remplacé? Je n’en ai pas été capable. Non, c’est faux. Je n’ai jamais cherché à le remplacer, je voulais le retrouver. Et puis un jour, comme un coup de foudre mais dans le sens inverse, un coup d’oubli. Et paf. Tout s’est effacé. Car le temps répare, mais le temps sépare.
Non, le temps sépare certes, mais il ne répare guère. Il oublie. Il efface. Pourtant, il ne corrige pas, il ne fait que réécrire la même histoire sans arrêt, du matin au soir, jusqu’à ce qu’il l’écrive correctement. C’est toujours la même histoire, le même récit, à moins qu’un jour on ne l’oublie, qu’on ne se souvienne plus des détails que l’on avait gravés dans notre cœur, il fut un temps. Lorsqu’on avait placé, dans chaque larme qui traversait nos joues, un souvenir, un moment de bonheur si bien décrit, détaillé et tellement clair, tellement précis.
Les événements ne s’effacent pas, je t’assure, ils font partie de toi. Pour toujours et à jamais. Je te le promets. Mais un jour, quand on s’y attend le moins, les sentiments allant de pair avec les moments partagés disparaissent. Donc les souvenirs ne s’envolent pas, mais la haine et l’amertume qui les entouraient, eux, se dispersent lentement.
Tout arrive pour un raison, mais au bon moment? Jamais. Jamais au bon moment. Et les bonnes nouvelles ne sont jamais en couple. Un peu comme les filles qui ne croient plus en l’Amour. Tu sais l’amour, le vrai. Le genre de truc qu’on ne vit qu’une seule fois et qu’on ne saurait comparer? Je ne croirai plus jamais en l’Amour comme j’y ai déjà cru auparavant, par innocence ou bien par naïveté. Par manque de jugement ou bien par stupidité.
Vivre d’amour et d’eau fraîche versus de baise et d’alcool? Il y a surement un juste milieu… mais où? Il est où le point milieu? Comment on rend justice à notre futur sans écarter notre passé? Si au moins je savais, je te le dirais. Mais je ne sais pas. Par contre, je sais qu’il fut un temps, je l’aimais. Je ne l’aime plus à présent et je ne l’aimerai plus jamais. Je le dis avec un sourire sur les lèvres et avec regret. Je regrette les larmes gaspillées pour lui, mais j’ai tant appris. Je ne le remplacerai jamais. Comme il ne pourra jamais me replacer. On ne remplace pas un amour, on en trouve un autre. Un meilleur? Non juste un autre, un différent. Si les larmes m’ont rendu le sourire, un coup d’oubli me rendra-t-il mes sentiments? Peut-être bien. Autant espérer que je les échangerai avec des nouveaux souvenirs. Une larme d’été contre un sourire amoureux de l’hiver.
Gmz.
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