Le 21 novembre dernier, je perdais mon grand-père, cet homme plus grand que nature. Il aurait eu 86 ans le 21 décembre prochain. Certains diront qu’il était vieux, qu’il a eu une belle vie… Moi je dirais que je voulais qu’il soit éternel, point!
Cet homme rassembleur, taquin, généreux, toujours là pour tout le monde avec ses beaux cheveux blancs réconfortants et son odeur bien à lui, il me manque beaucoup trop déjà.
Mon pépé à moi, c’était un peintre, un raconteur, un musicien, un cuisinier, un sauveur des âmes perdues, un taxi à ses heures et surtout, un être humain chez qui on s’est tous réfugiés à un certain moment de nos vies quand nous avions besoin d’un repère.
À l’aube de mon premier Noël sans lui qui nous bénit, sans lui qui fait du ragoût, sans lui qui joue de l’accordéon pour faire danser ses arrières-petits-enfants (mon fils) comme il l’a fait pour moi quand j’étais pure et insouciante comme Noah, je me sens démunie.
Tu étais le patriarche de cette famille qui est la mienne. Les fondations de cette lignée. Et puis, nous avons tous la peur majeure de ne pas être outillés pour perpétuer ce que tu as créé de mains de maîtres. Car seul les grands comme toi connaissent le secret.
Il restera de toi tous ces souvenirs, mais plus encore, le goût de vivre! Ta disponibilité à nous écouter, nous rassurer et surtout, à nous aimer sans jugement.
Ce que j’ai le goût de dire à mon fils, grâce à toi pépé, c’est: use et abuse des sourires, pleure, ris, ressens plus que le cœur ne te le permet. Aime les gens comme s’ils allaient mourir demain. Bois, mange, embrasse, enlace, savoure les mots, parle trop et prends trop de photos. Arme-toi de souvenirs inoubliables, parce qu’un jour ou l’autre, ceux que tu aimes disparaîtront…
J’étais aux premières loges lorsque tu as rendu ton dernier souffle et contrairement à ce que j’aurais pensé, je n’ai pas eu peur; j’ai eu un sentiment d’amour puissant pour toi, que tu apporteras en haut avec toi.
J’en ai toujours voulu au temps, car il passe trop vite. Je lui en voulais de détruire mes souvenirs. Mais j’ai compris: les plus belles histoires perdurent dans le temps. Ta main dans la mienne lors de tes derniers moments et tes yeux dans les miens en valaient la peine. Après tout, inévitablement un jour, j’irai te rejoindre et de là-haut, on fêtera Noël à nouveau.
Repose en paix mon pépé, ce fut un honneur pour moi d’être ta petite-fille.
Je t’aime pépé.
Van.