Encore une fois cette année, je vois le temps des fêtes arriver comme une épreuve, une fatalité à laquelle je devrai essayer de survivre. Passer chaque prochain jour avec l’échec de ma vie amoureuse remise en pleine face par tous ces gens heureux et amoureux. Depuis déjà 3 ans, à chaque fois que décembre arrive, je me retiens de toute mes forces pour ne pas m’acheter un aller-simple pour le Mexique. De retour quand le romantisme ne sera plus la saveur du mois. Quand je pourrai faire 3 pas dans la rue sans qu’une pub d’IGA me rappelle que je passe les réjouissances de fin d’année seule. Quand les activités de couple ne seront plus le seul divertissement possible en cette période dégoulinante d’amour.
Tous ces partys et réunions de famille où je devrai me présenter seule comme une grande. Faire semblant que ça va et que je suis bien mieux ainsi. Trouver une réponse à: «Qu’est-ce qu’une belle fille comme toi fait encore célibataire?». Ne pas fondre en larmes quand on me demandera: «Viens-tu accompagnée?». La réponse est: «Non, mais prévois quand même 2 portions, parce que je compte bien noyer ma peine dans la dinde et les patates pilées».
Il y a bien longtemps que la petite fille qui attendait patiemment le Père Noël a perdu foi. Trois ans à demander la même chose et le vieux barbu n’a toujours pas compris. Comme si une tasse à café et du chocolat allaient garder mon cœur au chaud. Je crois qu’il devient sénile au même rythme que mon cœur s’atrophie et devient tout sec. Comme le Grinch. Je suis le Grinch qui se prend pour Casse-Noisette. Parce que quand tu as deux jeunes enfants, tu ne peux pas dire que St-Nicolas est un vieux con et que la magie de Noël a été inventée par les compagnies qui veulent faire du gros argent sur le dos de maman.
Quand tu es une maman qui déteste Noël, tu enfiles ton plus beau sourire, tu fais des biscuits, montes un sapin et te tapes Ciné-cadeau au grand complet. Tu amènes les flos au centre d’achat et tu t’arranges pour pas qu’ils réalisent que le vieux bonhomme avec la barbe est là pour reluquer les petites mères. Tu construis des bonhommes de neige et tu rentres te réchauffer avec un chocolat chaud. Tu passes tes journées en pyj à faire des Legos avec tes petits monstres et next thing you know… tu es en train d’écouter de la musique de Noël dans ton char. BAM! La magie de Noël t’a frappée. La sale, elle t’a retrouvée. Te voila émue par les flocons qui tombent du ciel et par les yeux brillants de tes enfants quand tu les couches le 24 décembre au soir.
C’est là que tu comprends que ce n’est pas vrai que tu as besoin d’un chum pour aimer Noël. (C’est juste plus pratique pour avoir plus de cadeaux et pour les baisers sous le gui.) Que la magie des fêtes, c’est pour tout le monde. Ta mère, ta fille, ton voisin, l’inconnu dans le besoin. Tu as beau vouloir détester Noël plus que tout, faut être fort en maudit pour ne pas sourire quand Jingle Bell joue.
De toute façon, cette année, je vais redemander la même chose pour Noël et peut-être que l’an prochain, je vous écrirai le texte le plus romantique de tous les temps.
Joyeux temps des fêtes, gang!
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A.
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