Depuis qu’on est adultes, la vie va vite; et nos amitiés prennent le bord. Ma petite tribu et moi, on tente de prendre le temps, une fois de temps en temps, mais c’est toujours ben rapide et y’en manque souvent une.
Parce qu’on est maman et qu’il n’est pas évident de laisser sa troupe tout un week-end. Parce qu’on est employeur et qu’on a la semaine à fermer et l’autre à préparer. Parce que l’une travaille de soir, de fin de semaine ou sur appel et que nos horaires ne concordent pas. Parce que le cerveau se dit que si on ne fait pas le lavage, les lunchs, le ménage, ben la prochaine semaine va être catastrophique.
Toutes ces raisons sont bonnes pour ne pas prendre le temps d’un week-end. Mais cette année, on a décidé de le faire. On est parties, 6 chums de filles, pour deux nuits!
Ça a déjà mal commencé: nos horaires du vendredi ne concordaient pas… donc fallait partir tard et manquer la première soirée, mais par chance, y’a fait tempête et les écoles ont fermé (ben oui, y’en a une qui travaille au scolaire!).
Quel bonheur de pouvoir partir tôt, dans cette tempête (sans sarcasme, on était tellement excitées)! Alors direction Tremblant! Déjà en montant dans le char, les vieilles tounes et les anecdotes ont embarqué. Je vous le jure, j’espère que y’avait pas de micro caché!
6 filles, un chalet, un spa, une piste de ski, une patinoire, des glissades sur tubes (oui, oui, tout inclus! Ça arrive rien qu’une fois!). Malgré l’approche de nos 30 ans, on avait l’air des petites adolescentes du secondaire. On s’est partagé du linge, on s’est maquillées entre nous, on s’est remémoré des souvenirs. Avec un petit verre de vin, tout en se préparent.
Petite réservation au restaurant pour le premier soir, puis petite veillée au Café d’époque où on a rapidement oublié qu’on avait 30 ans! On a terminé ça en pyjama party, comme nos sleepovers du secondaire.
Ça semble banal, mais dans la vie, les gens vont et viennent, y’a des distances, des froids. Parfois, tu t’éloignes de ta famille, parfois tu changes d’emploi, tu déménages, tu te mets en couple.
Mais tes amies sont celles que tu as choisies, celles qui te suivront toute ta vie. Ce sont des psychologues, à qui tu dis tout sans jugement. Celles qui te raisonnent. Celles qui te donnent leurs avis, mais sans jamais t’influencer.
Ces soirées sont nécessaires, essentielles à la survie. L’espace d’une heure, on va rire, rire à pleurer. On va peut-être s’obstiner un peu, oui le ton peut lever. Puis on va sûrement pleurer, en se remémorant une histoire, une époque qui n’existe plus ou tout simplement, en se confiant.
Et nos hommes, ne soyez pas inquiets. Si je peux me permettre, plusieurs conjoints pensent que nos amies les détestent et qu’on doit parler contre eux tout le week-end. Non, elles ne vous détestent pas. Oui, on parle de vous tout le week-end (et oui, ce n’est possiblement pas juste du positif). Mais sachez que ce petit défoulement permet de solidifier votre couple puisqu’on souffle un peu.
Souvent, l’être humain se perd. Ces petits moments de détente permettent de se retrouver. Soi-même, ensemble et avec les autres. Alors même si on est adultes, que la vie va vite, prenons le temps d’apprécier chaque moment et chaque personne importante de nos vies.
J’ai pas besoin d’une thérapie, j’ai mes amies.
R.
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