T’es là. À côté de moi, tes cheveux dans le vent. Tu réfléchis. Tu es belle. Tu es présente de corps, mais pas d’esprit. À quoi penses-tu? À qui penses-tu?
Je te vois, si songeuse. Tes sourcils songeurs et tes yeux qui semblent chercher une réponse. Une réponse à quoi?
Pourquoi ne me parles-tu pas? Tu es loin. Nos bras se touchent, mais toi tu t’éloignes. Ton cœur semble vouloir aller gambader ailleurs, là où je ne suis pas. Tu es amoureuse. Mais de qui?
J’ai peur, car je sens que cet amour ne me concerne pas. Oui, je sais que tu m’aimes. Tu me le démontres quotidiennement avec tes petites tapes sur les fesses ou ton petit sourire en coin en disant: «Ahhh, t’es con!» lorsque je te raconte une blague, mais que tu ne trouves pas ça drôle. Mais… aujourd’hui, j’ai peur. Je te regarde, tu es ailleurs. Tu es avec lui?
Si tu es avec «lui», je t’en supplie… Épargne-moi et va-t’en! Laisse-moi pour que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps et faire mon deuil de notre «nous». S’il te fait vibrer comme j’ai su le faire au début, va-t’en! S’il est la première personne à qui tu penses en te réveillant et la dernière en te couchant, va-t’en! Ne t’en fais pas pour moi, je m’en remettrai, je suis un grand garçon. Je veux ton cœur en entier. Pas la moitié.
Plus je te regarde, plus j’ai mal. La douleur augmente à la même vitesse que tes idées vont et viennent dans ta tête.
Tu tournes finalement la tête et me regardes en souriant. Comme tu es belle avec tes grands yeux verts! Mais tu ne caches pas bien tes émotions, mon amour. Ton regard est aussi triste qu’un bébé chien. Tu ouvres la bouche… tu veux parler, mais les sons ne sortent pas. J’ai mal.
Si seulement tu savais à quel point je t’aime. Je donnerais tout ce que j’ai pour te rendre heureuse. Je ne veux pas entendre ce que tu as à me dire, sauf si c’est pour me dire que tu m’aimes à ton tour.
Tu hésites, puis tu te résignes. Tu te contentes de retourner dans tes pensées en me laissant me noyer dans le doute et l’incompréhension. Je reste à tes côtés, silencieux et fatigué. Je sais que tu veux partir et que tu manques de courage pour le faire. Je serai incapable de le faire à ta place, même si je sais que ce n’est pas de moi dont tu rêves la nuit.
Alors, s’il-te-plaît… Va-t’en.
Anonyme.
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