J’aimerais commencer par vous souhaiter une bonne année! Une année remplie de douceur, de bienveillance, d’ouverture et de réussite. Une année où nous prendrons soin de notre cocon, mais aussi de notre communauté.
Il a été dit que les Québécois.es avaient acheté plus de livres en 2020. Ça ne m’étonne pas, puisque la lecture est une activité facile, abordable et accessible à tous. Par contre, je suis tellement contente d’apprendre que la lecture prend de l’ampleur, même si nous sommes toujours au cœur de cette pandémie mondiale.
En ce mois de janvier 2021, j’aimerais vous présenter quelques titres québécois, mais aussi des traductions, qui sortiront dans les prochaines semaines. J’espère que certains d’entre eux sauront vous accrocher et vous encourageront à lire davantage.
1. J’ai montré toutes mes pattes blanches et je n’en ai plus – Sylvie Laliberté [Tête première] – 19 janvier 2021
«J’ai montré toutes mes pattes blanches et je n’en ai plus prend la forme d’une longue lettre écrite par l’artiste et autrice Sylvie Laliberté, destinée à son frère, mort depuis peu. Elle y raconte son deuil, sa difficulté de vivre sans lui, de le savoir seul parmi les autres morts qu’il ne connait pas. Elle y raconte aussi leur enfance, cette enfance hors de la réalité, où les a traîné un père parfois délirant, en mal de vivre, à une époque où on évitait de parler des gens qui ne vont pas bien. Dans les banlieues, les enfants de ces hommes souffrants devaient s’accrocher et espérer ne pas être emportés de force au pays de ça-ne-va-vraiment-pas-bien-du-tout. Dans ce nouveau livre, Sylvie Laliberté lève un voile sur un pan de sa vie familial : la maladie de son père. Avec ce ton inimitable que les lectrices et lecteurs ont pu découvrir dans ces précédents livres, l’autrice remonte à nouveau le fil de sa vie pour livrer un récit empreint de douleur, de honte, de compassion et de douceur.» – Tête première.
2. La mémoire est une corde de bois d’allumage – Benoît Pinette [La Peuplade] – 4 février 2021
«Un premier livre pour l’auteur-compositeur-interprète Tire le coyote Comment éteindre ce qui brûle depuis toujours quand nous sommes tous constitués de tisons qui refusent de mourir ? Avec bonté et résilience, Benoit Pinette retourne à son enfance – un pays en soi, une trajectoire – et pose le doigt sur ses instants douloureux, étudie l’équilibre des époques. Il construit de là sa compréhension des glissements du passé et sa volonté à faire mieux, à offrir le meilleur aux siens. Ce texte lance l’allumette dans le foin sec ; il carbonise des histoires anciennes, des angoisses, des corps pourris. La mémoire est une corde de bois d’allumage représente un chantier d’inquiétudes et de certitudes éphémères, mais parions que l’amour l’emportera sur la tâche à accomplir. Ne me demandez jamais qui je suis je n’en sortirais pas vivant.» – Les libraires.
3. Épidermes – Collectif sous la direction de Sophie-Anne Landry & Mattia Scarpulla [Tête première] – 9 février 2021
«Quatorze textes, quatorze écrivain.e.s qui explorent, par leur voix poétique ou narrée, différentes formes de manipulations du corps. Que les mutations soient contraintes, quotidiennes ou accidentelles, localisées ou absolues, tendres ou violentes, elles n’épargnent personne. Du réalisme à l’onirique, de l’intime au fictif, Épidermes met en scène des existences traversées de rencontres, de luttes et de transformations. Une constante les unit : le besoin criant de se sentir vivant.e.» – Tête première.
4. Le monde est à toi – Martine Delvaux [Héliotrope] – 10 février 2021
«Je ne sais pas si ce livre est une liste de conseils, de consignes, de recommandations ou d’explications. Si c’est mon regard sur le monde, sur toi, sur moi, ou sur nous. Si ce sont des morceaux d’avenir ou des fragments de mémoire. Ou si, tout simplement, c’est une lettre d’amour, la suite du geste que je pose quand je te prends dans mes bras, ton long corps élancé que je ne peux plus attraper en entier, et que je te dis que je t’aimerai toujours…
Dans ce texte sensible, écrit à l’orée de l’essai, Martine Delvaux interroge son rapport à sa fille. Elle ausculte l’amour et réfléchit à ce qu’il y a de féministe en lui. Comment le féminisme l’informe, et comment cet amour (entre une mère et sa fille) informe la pensée féministe. Car peut-on penser le féminisme, demande-t-elle, sans penser l’amour?» – Héliotrope.
5. Ces fenêtres où s’éclatent leurs yeux – Anne Peyrouse [Hamac] – 16 février 2021
«Elles sont toutes jeunes. Elles sont toutes belles devant l’écran où elles dévoilent leur corps dans des positions sexuelles. Ces positions exigées par les yeux des hommes. Elles sont tristes, parfois révoltées, en quête d’une certaine reconnaissance qu’elles recevront en dollars PayPal. Aucune indécence ne tient, elles se montrent. On les aimera. On voudra les accueillir. Et leur donner toute la liberté et l’épanouissement qu’elles méritent. On les pleure aussi…»
6. Les forces vitales – Sarah Bertrand-Savard [La Mèche] – 22 février 2021
«Bientôt, ce livre vous bouleversera, vous bousculera, vous noiera dans sa beauté, vous donnera envie de vivre. Bientôt, ce livre vous fera don de ses mots, vous partagera la douleur de guérir, la douleur de vivre, la douleur des bouts qui manquent à certains corps.» – Page Facebook : La Mèche
7. Chasseur au harpon – un long récit de Markoosie – Markoosie Patsauq [Boréal] – 23 février 2021
«En pleine tempête de neige, un ours blanc attaque un campement inuit et éviscère de nombreux chiens. Convaincus que l’animal est malade et qu’il s’en prendra de nouveau aux leurs, des chasseurs se lancent à sa poursuite au péril de leur vie. Parmi eux, le jeune Kamik, qui rêve de manier le harpon avec la même aisance que son père, découvrira rapidement les dangers d’une existence que l’environnement arctique ne cesse de menacer. Paru il y a cinquante ans, Uumajursiutik unaatuinnamut (Chasseur au harpon) est considéré comme le premier roman en inuktitut jamais publié. Cette aventure trépidante, marquée de bout en bout par la violence et la mort, nous plonge dans la réalité d’une communauté encore préservée de l’intrusion de la modernité. Surtout, à travers la traque symbolique d’un ours et le dur apprentissage d’un jeune garçon, elle met en scène le combat immémorial que ces hommes et ces femmes doivent livrer pour survivre. D’une puissance et d’une âpreté rares, ce roman fondateur a grandement contribué à l’essor de la littérature autochtone au Canada. Il est ici traduit pour la première fois à partir du texte original en inuktitut.» – Boréal.
8. Filibuste – Frédérique Côté [Cheval d’août] – 1er mars 2021
«Par un souper du dimanche, où la mère sert immanquablement de la soupe à ses trois filles, le père est impliqué dans un événement qui aura tôt fait de se transformer en fait divers. Delphine, Flavie, Bébé et leur mère apprennent la tragédie dont ce dernier est responsable, occupées par leurs propres drames. Le gala de Loft Story, les petites chicanes, les grosses, pleines de ressentiment, la place que chacune occupe dans la famille, la mère qu’on blâme pour tout. Dans Filibuste, le père tient le rôle principal, mais ce sont les femmes qui se racontent.» – Les libraires.
9. Lapin – Mona Awad [La shop – Québec Amérique] – 2 mars 2021
«C’est là que j’ai entendu le bruissement. Le son net de feuilles remuées. Écrasées. Une ombre s’est allongée. Deux ombres. Trois. Quatre. Sept. Émergeant des buissons. J’ai fermé les yeux. J’ai attendu que l’inévitable s’abatte sur moi. Que la lame atteigne mon cou. Faites ça vite, je vous en prie. J’ai dit salut à ma mère au paradis, j’allais la rejoindre bientôt. Elle a secoué la tête. T’es niaiseuse de sortir quand il fait noir pour aller voir ces connes-là, tu mérites ton sort, a-t-elle dit. Mais oui, on se voit bientôt. Quand Samantha accepte l’invitation à une soirée organisée par quatre filles un peu sinistres, elle plonge sans le savoir dans un monde inquiétant, entre le conte de fées et l’histoire d’horreur. Un livre sur la solitude, l’amitié et le besoin d’appartenance rempli d’humour et de magie, noirs tous les deux.» – Dimedia.
10. Lettre à Benjamin – Laurence Leduc-Primeau [La Peuplade] – 18 mars 2021
«Début 2020, le partenaire de Laurence Leduc-Primeau s’est donné la mort. C’est alors la fin d’une longue conversation. Quelques mois plus tard, l’autrice lui écrit cette lettre dans laquelle elle démêle les enfers, revient sur leurs dernières années, sur le plus horrible comme le plus beau. Aucune réponse, aucune stratégie de survie dans ce texte rédigé au cœur du choc et de la tristesse. Une voix, tout simplement, une voix littéraire qui a fréquenté le mystère de l’effondrement et de la mort. Cette lettre destinée à quelqu’un qui n’est plus recèle pour les vivants un moment d’émotion, d’écriture et de vérité inimitable.
J’ai eu cette idée de t’écrire une lettre – tant qu’à te parler à longueur de journée. Une lettre qui ira – je ne sais pas, on verra. Tu es mort et je ne sais plus vivre. Et je me demande ce que t’avoir accompagné si loin, si longtemps, jusqu’au seuil de la mort, m’aura appris.» – La Peuplade.
11. Le livre Uber – Brigitte Pellerin [L’Interligne] – 4 avril 2021
«Tout le monde (ou presque) sait ce que c’est que de prendre un Uber. Mais bien peu de gens savent ce que l’expérience représente de l’autre côté de la transaction. Pendant plus d’un an, Brigitte Pellerin a été conductrice pour Uber. Ce qu’elle a appris en dit long sur notre société.» – L’Interligne.
12. Wapke – Collectif sous la direction de Michel Jean [Libre Expression] – 5 mai 2021
«Ce recueil propose quinze nouvelles d’auteurs autochtones de diverses communautés qui abordent des thèmes sociopolitiques d’actualité saisissants par le biais de textes dystopiques et d’anticipation.» – Groupe Librex.
J’espère que 2021 vous fera découvrir de nouveaux auteurs et maisons d’éditions. Mais je vous souhaite surtout une belle année de lecture et de santé!
*Les dates peuvent changer compte tenu du contexte actuel.
Alexe.