Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que l’argent a toujours été un sujet tabou. Est-ce que c’est de même partout ou juste au Québec? Pour ma part, j’en discute avec mes parents et un peu avec mes amis, mais quand même avec une certaine réserve. On dirait que je commence ce texte en marchant sur des œufs, mais c’est le sujet m’interpellait avec mes événements du moment.
Étant jeune, mes parents m’ont toujours inculqué l’importance de travailler pour avoir ce que je voulais m’offrir malgré le fait que je ne manquais de rien durant mon enfance. Ils m’ont aussi incité à réfléchir si j’en avais vraiment besoin et je leur en remercie, car ça m’a forgé à être quelqu’un de plus réfléchi niveau dépenses.
Pendant que certains de mes amis avaient un cell, moi j’utilisais encore la ligne fixe de la maison. Pendant longtemps j’utilisais mon vélo pour me déplacer au lieu d’avoir un véhicule, etc. J’économisais, en prévision de… le «de» qu’on ne sait pas qui, quand, où, comment il va se manifester.
Début vingtaine, ce «de» s’est manifesté, cette économie m’a en grande partie permis d’acheter ma première maison. Wow, un feeling incroyable difficile à décrire tant que tu ne l’as pas vécu. OK, c’était une reprise de finance qui demandait pas mal de rénos et d’amour, mais ce fut le meilleur move que j’ai fait dans ma vie jusqu’à présent. Conscient qu’en achetant cette propriété avec mon ex, ça serait un méchant défi, nous nous sommes retroussé les manches et avons mis la main à la pâte. Mes parents, un peu inquiets et déstabilisés de mon départ vers cette avenue rocambolesque, m’ont toujours soutenu dans cette aventure.
Financièrement, ça a été toute une épreuve! Pas le choix de budgéter, car quand du rénoves complètement une maison, les dépenses se succèdent et l’organisation est de mise. Pendant deux ans, nous avons retapé la maison pour la rendre à notre image et ce, en faisant presque tous les travaux nous-même. Ces deux années furent éprouvantes physiquement et mentalement, mais elles m’ont fait grandir et m’ont apporté un bagage incommensurable. C’est ce bagage qui m’a d’ailleurs procuré le titre d’acolyte de Bob le Bricoleur, tel que mentionné dans ma bio, haha!
Le budget originalement escamoté pour le projet a fini par s’assouplir et laisser place à un rythme de vie plus serein et libre de stress. J’ai vite commencé à sentir une certaine aisance dans ce nouveau rythme, mais la vie ne réserve pas toujours des surprises plaisantes.
Boom, ma séparation, la vente de ma part de cette maison dans laquelle j’avais mis tant d’énergie et vint l’achat d’un condo… ouf. Avec tout dégagement émotif vis-à-vis la rupture, sur le coup, l’achat de ce nouveau chez-moi et à moi seul fût assez excitant. L’excitation un peu estompée, le stress financier commença à prendre place et c’est surtout le commencement de cette 2ème année qui m’a fait réaliser ma situation.
Ayant été habitué à un rythme de vie à deux pendant un long moment, je dois reprendre mes esprits et revenir à mes habitudes non dépensières de mon enfance. C’est surtout l’habitude de pouvoir me payer des petits luxes qui est difficile à mettre de côté. Alors, pendant le temps des Fêtes 2020, je me suis fait un budget détaillé et j’ai fait le suivi de mes dépenses. C’est fou comment un simple tableau Excel met les points sur les i vis-à-vis une situation financière.
Ça m’a fait réaliser que malgré mon goût de voyages, d’aventures, de projets, j’ai quand même l’autre côté de la médaille, qui est la fameuse retraite! Je ne sais pas pour vous, mais je ne trouve pas ça simple de se minder à épargner pour ses vieux jours en ne sachant pas ce que la vie nous réserve et ni si on va se rendre jusque là. Ma conscience et mon instinct comprennent l’importance d’épargner, mais mon esprit et mon cœur se chamaillent pour partir à l’aventure et vivre au jour le jour.
Des fois, je pars dans mes pensées et je me dis que c’est hallucinant que ce soit l’argent qui gère nos vies, nos gouvernements, nos pays, notre monde. J’aime mon métier, mon job et mon train de vie, mais ça reste que des fois, je me sens comme un robot. Passer 5 jours sur 7 de ma vie à travailler pour quelqu’un d’autre dans le but de vivre le mieux que je peux les 2 jours restants.
Ayant essayé de partir en affaires et démarrer des projets, la réalité et la difficulté de la chose m’ont jusqu’à présent toujours rattrapé pour me remettre dans le moule de la société. Bref, la budgétisation me permet de faire le point sur tout ça, maintenir mon mode de vie et prévoir mon avenir, tout en gardant une partie pour vivre mes désirs d’aventures.
H.