Parce qu’il faut parfois se piler sur le cœur pour se respecter. Se mettre volontairement le cœur en miettes pour mieux le reconstruire. Sans failles, sans fêlures. Remettre le compteur à zéro et tout recommencer comme il faut.
Et si pour y arriver, on pouvait EFFACER nos souvenirs et se bâtir une nouvelle mémoire. Une mémoire sans traces de lui, d’elle, de cet événement.
Une page vierge où n’inscrire que le beau et le bon. Seulement ce qui nous plaît. Rénover notre mémoire au même rythme que notre cœur. Pièce par pièce. Remettre tout à neuf. Un ménage du printemps dans notre dedans.
Laisser couler les larmes pour nettoyer les blessures. Inonder le passé pour faire de la place au présent, pour laisser une chance au futur d’exister.
ESPÉRER le retour du jour pour voir les fantômes de la nuit disparaître. Ne plus dormir pour empêcher l’inconscient de prendre le contrôle. L’inconscient qui n’oublie jamais, celui de qui on ne peut effacer la mémoire. Celui qui nous rappellera sans cesse ce qui a été. L’entité la plus forte de nous. Celui à qui on ne peut cacher, mentir. Les nuits blanches comme remède d’une conscience qui veut oublier, qui ne veut plus se rappeler.
SE SAUVER, courir, s’en aller loin. Loin de toute référence connue. Aboutir en un lieu où rien ne nous dit rien. Aucun référent à l’avant, à l’ancien, au passé. Le néant. La nécessité du vide pour se réécrire. Avec des mots nouveaux, sous un thème différent. S’éloigner de ce qui était pour s’approcher de ce qui est. Apprivoiser la peur de l’inconnu pour se défaire du dégoût de ce qui est connu. S’en faire une alliée pour mieux avancer, pour mieux se recréer. Selon nos propres standards, notre propre modèle.
RÉÉCRIRE sa personne pour que de nouvelles histoires émergent. Dans un monde à nous, celui que nous aurons choisi. Mettre sa vie en lumière pour se voir rayonner. Se rebâtir pour tout faire autrement pour obtenir des résultats différents.
SE CHOISIR. Se choisir malgré les sacrifices et la douleur que ça demande. Être sa propre priorité pour émaner l’amour et la sérénité. Placer sa personne au centre de sa vie. Remeubler son intérieur après l’avoir vidé. Après l’effacement de nos mémoires, de nos souvenirs. L’effacement du laid et du superflu. Faire de la place au beau, à soi-même.
S’AIMER.
A.
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