En débutant ce texte, je ne peux que reconnaître que je me trouve en territoire Mohawk non-cédé, Montréal. De plus en plus de personnes ou d’organisations entament leur présentation en annonçant à quelle nation appartient réellement le territoire sur lequel ils se trouvent. Cette pratique, parfois contestée, mérite, selon moi, d’être considérée comme le début d’une réflexion collective.
Je suis certainement loin d’être une experte des réalités des personnes autochtones, ni une experte en littérature, mais j’ose croire que je suis une fan de ces deux sujets d’étude. Aujourd’hui, je vous propose une liste d’auteurs et de titres qui rayonnent dans la littérature autochtone.
Je m’excuse d’avance si les mots que j’utilise ou les expressions que j’emprunte ne sont pas exacts. Loin de moi la prétention d’être une source de référence, mais plutôt, une admiratrice de lecture ayant un faible pour les auteurs qui suivent.
Billy Ray Belcourt
J’ai lu, il y a quelques semaines, Cette blessure est un territoire. Un livre entre l’essai, la poésie et l’auto-fiction. Un livre qui met un relation les identités complexes que sont l’identité autochtone et l’identité de genre, l’identité sexuelle. La double discrimination sociale vient alors peser sur une personne de manière à l’exclure pour cette double identité marginale. Cette blessure est un territoire est aussi une manifestation de la douleur ressentie lorsque notre identité est difficilement acceptée et reconnue, mais aussi une lettre d’espoir dans laquelle d’autres sauront se reconnaître et se rassembler.
Marie-Andrée Gill
Mon premier coup de cœur de 2019 a été le recueil de poésie Chauffer le dehors. Le doux message que l’amour fait mal, qu’il écorche. Des textes qui reflètent le beau et l’ordinaire, qui touchent où ça fait mal, mais en faisant du bien. Cette lecture réchauffe plutôt notre intérieur, par la clarté des propos et des idées abordées, mais aussi pour toute la sensibilité avec laquelle l’auteure écrit.
Naomi Fontaine
Je suis sur le point de terminer son dernier livre, Shuni. C’est sans aucun doute un de mes coups de cœur de l’année. Un essai qui me fait vivre beaucoup d’émotions. Passant de l’admiration à la culpabilité. En tant que «blanche», et posant un regard extérieur aux réalités des Innus, j’ai beaucoup de difficulté à me positionner en tant qu’aidante.
J’ai aussi lu Manikanetish, un livre racontant le parcours d’une enseignante innue, ayant grandi hors réserve et retournant sur le territoire de sa communauté pour enseigner. Elle sera confrontée directement à certaines problématiques scolaires et sociales qui sont parfois très présentes et pesantes dans les communautés autochtones. Aussi un livre coup de cœur.
Kuessipan est aussi un excellent livre. Vous en avez peut-être entendu parler récemment puisqu’il a été adapté au cinéma. Vous pouvez aussi l’écouter en version audio sur la plateforme de podcasts de Radio-Canada. Je vous conseille tout d’abord le livre, puisque sa lecture permet de prendre le temps de vivre nos émotions à notre rythme. L’auteure décrit plusieurs réalités vécues chez les peuples autochtones, et celles-ci, bien que réelles, sont difficiles à concevoir. On parle entre autres d’alcoolisme, de violence et d’abus. Des sujets qui sont nécessaires d’aborder, de dénoncer.
Sans oublier d’autres grands noms de la littérature autochtone Joséphine Bacon, An Antane Kapesh, Natasha Kanopé Fontaine, Louis Siou…
J’espère que ces quelques auteurs vous toucheront au cœur. Ils ont su m’apaiser et me révolter. M’ont fait sourire et pleurer. C’est vraiment une toute autre relation que l’on crée avec cette littérature particulière. Belle et violente.
Alexe.
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