STYLE DE VIE x

Qu’est-ce qu’on mettra dans nos C.V.?

Dès le secondaire, on nous initie à l’importance d’avoir des expériences enrichissantes à mettre sur notre curriculum vitae, pour démontrer notre belle personnalité et notre implication citoyenne, car à compétences égales, on choisira le candidat étant axé davantage sur la collaboration et l’entraide. La notion de bénévolat entre souvent dans nos vies en étant reliée à notre futur curriculum vitae. On a un nombre d’heures de bénévolat à faire. On le prend comme un devoir, pis on trouve ça plus ou moins cool. Certains réalisent qu’ils aiment profondément redonner à la communauté et d’autres, que ça les fait profondément chier.

Le bénévolat, c’est un exemple banal parmi tant d’autres, qui démontre que l’on priorise le savoir académique au savoir-être. Alors que celui-ci est tout aussi important pour les futurs adultes que nos jeunes seront. C’est là que j’attire votre attention sur une grande question: est-ce que le système éducatif en place encourage nos jeunes à devenir des adultes à la hauteur de nos espérances, des citoyens qui contribueront à changer les choses, à laisser une marque positive, à sauver notre planète, à enrayer les comportements toxiques, bref, à faire mieux que nous?

Si on laissait plus de place dans nos classes au «vivre ensemble» et au «savoir-être», est-ce qu’on aurait des comportements moins toxiques au sein de notre société?

Ma réponse: Oui, sans l’ombre d’un doute. Le programme scolaire au Québec doit être repensé, pour effectuer de réels changements de mentalités et enrayer les comportements toxiques. L’éducation demeure une partie importante de la solution. Ma thèse n’a rien d’ésotérique, elle se base sur un modèle déjà existant.

Je vous parle de la pédagogie de la collaboration. Celle-ci est déployée dans certaines écoles, dites alternatives au Québec, mais aussi en France. C’est le cas de l’École du Colibri, que j’ai connue grâce à l’excellent documentaire: «Quels enfants laisserons-nous à notre planète?» (Lien Vimeo vers la bande-annonce: https://vimeo.com/ondemand/quelsenfantspourlaplanet). La directrice et fondatrice, Isabelle Peloux, nous ouvre généreusement les portes de son école et nous explique l’approche pédagogique qu’elle y favorise. Elle nous explique: «Il ne s’agit pas de simplement dire aux enfants: «Parlez-vous gentiment!» alors qu’il est difficile de le faire entre adultes. Coopérer veut dire se décentrer sans toutefois s’oublier. À l’école du Colibri, c’est ce qu’on appelle l’éducation à la paix: être en paix avec soi-même, les autres et son environnement. À l’école, les élèves agissent comme le colibri (selon la légende): ils contribuent à rendre l’humanité plus respectueuse et solidaire en faisant leur part».

Est-ce que la pandémie actuelle ne serait pas une belle opportunité pour prendre conscience des besoins criants de RÉÉDUCATION au sein de notre société? Après l’année éprouvante qu’on a connue, ce serait un maudit beau cadeau à s’offrir comme société que de vouloir donner le maximum d’outils aux futures générations, pour éviter qu’ils reproduisent les patterns toxiques qu’on a dénoncés dans les derniers mois!

Il n’est jamais trop tard pour apprendre à travailler concrètement sur le développement de nos compétences sociales: notre empathie, notre estime de soi, notre capacité à nommer et reconnaître nos émotions, la gestion de notre colère, notre communication non violente, notre habileté à trouver des solutions réparatrices et finalement notre capacité à collaborer. Il est temps que nous remettions sur la map de nos priorités: la bienveillance!

J’ai la chance d’adorer mon métier de Formatrice consultante en résolution de conflits et d’être de nature assez optimiste. Je pense qu’ensemble à force d’y réfléchir, de nommer les failles de notre système, on finira par amorcer un réel changement et s’orienter vers des solutions concrètes.

La première étape, si l’on souhaite un changement de mentalité à l’échelle sociétale, c’est de débuter par des mini révolutions, des petites victoires, des changements que chacun apporte dans leurs comportements au quotidien. Cette pandémie nous incite à vouloir faire mieux!

Je rêve du jour où nos jeunes ne feront plus de bénévolat dans l’optique de booster leur CV. Ils le feront tout simplement dans une optique de collaboration, car ils auront appris à être en paix avec eux-mêmes, les autres et leur environnement.

 

Quelles mini révolutions voudriez-vous mettre en place dans votre vie pour 2021: travailler sur votre empathie face aux autres, optimiser votre façon de communiquer ou savoir mieux gérer votre colère?! Ce sont des révolutions essentielles pour générer un réel changement! On peut faire mieux et on va faire mieux!

La suite est entre nos mains.

 

 

Laurence C. Germain, Intervenante psychosociale

Créatrice de la plateforme ressource @le.sens.du.chaos

 

Source photo: Unsplash

Champagne & Confetti

Blogue mode, beauté, style de vie et développement.

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