Mon sujet de ce mois-ci m’a été inspiré lors d’une journée de travail sur la route. Dans mon nouveau choix de carrière, au volant de la voiture, voilà que j’entends l’animateur parler de ce qui sera mon sujet d’aujourd’hui: Nos vies avortées.
Nos choix de vies que nous avons pris la décision d’arrêter. Un changement de carrière, l’arrêt d’une relation amoureuse, une fin d’amitié, etc.
Parfois, nos choix nous nous sont imposés: une perte d’emploi, une rupture ou encore même, un décès.
Lorsque je pense à cela, je pense surtout à mon père qui est décédé subitement lorsque j’étais adolescente. Sa mort m’a tellement secouée qu’elle a été l’élément déclencheur de ma première vie avortée. Celle de ne plus avoir de papa. Même après toutes ses années, je me demande souvent quelle aurait été ma vie s’il avait été encore là. Une chose est certaine, je ne serais pas la femme que je suis aujourd’hui.
Son départ précoce a enclenché plusieurs choix par la suite qui ont créé plusieurs vies/choix avortés. Mes réactions, mon auto-sabotage de plusieurs relations et surtout, mes besoins spontanés de vivre à fond ma vie, ont été résultat de la même pensée: profiter de la vie.
Mon intensité a créé des choix de nouvelles vies à travers de plusieurs auxquelles j’ai mis fin. J’ai avorté plusieurs choix de carrière ou relations quelconques par instinct. Plusieurs ont trouvé cela essoufflant et cela m’a amenée à ma vie actuelle. Une vie que j’ai voulue toute ma vie. Une stabilité que je déguste enfin, après des étourdissements de choix. Une vie parfaite, à mon image.
Chaque choix, chaque amour, chaque amitié, chaque carrière et chaque échec ont été nécessaires à cette vie actuelle. Je devais faire tous ces choix, car ils étaient ceux à faire à leur moment précis de ma vie.
Parfois, j’ai eu peur de ne pas avoir pris le bon chemin. Car celui-ci m’a amenée à sortir de ma zone de confort. Parfois inconfortable et rempli d’émotions et parfois devant le vide. Chaque décision, choisie ou non, imposée ou établie, m’a amenée à ce moment-ci.
Je me suis déjà demandé si le destin existait. Est-ce que tous ces chemins étaient déjà préétablis pour nous? Est-ce que je devais faire tout ce chemin rocambolesque jusqu’ici? Je ne le sais pas, mais je sais qu’ils auront tous été nécessaires pour former ma personnalité.
De ne rien prendre pour acquis m’a permis de profiter le plus possible de chaque moment. Saisir chaque opportunité qui m’interpellait, écouter mes limites et avoir été seule m’ont permis de me connaître profondément.
Chaque pleur, chaque rire. Chaque peine, chaque bonheur. Ils auront tous été important l’un envers l’autre.
Comment pouvons-nous connaître notre équilibre, sans avoir connu des hauts et des bas?
Ce sentiment de paix intérieure lorsque je pense à toutes ces vies avortées me confirme que j’ai toujours pris ma bonne décision.
Ce petit sourire qui se dessine sur mon visage lorsque je tombe nostalgique en écoutant cette chanson qui me rappelle une ancienne vie. Ce sentiment de pouvoir reculer dans le temps avec la mélodie choisie.
Je suis remplie de gratitude envers toutes les personnes qui ont croisé mon chemin. Je ne sais pas dans quelle vie choisie j’étais, mais sachez que vous étiez importants à mon cheminement. Vous m’avez fait grandir, apprendre et j’aimerais vous remercier pour cela.
J’aimerais terminer ce texte avec des mots que la femme en moi aurait aimé dire à cette jeune adolescente brisée qui venait d’apprendre le décès de son père :
«La route ne sera pas facile, mais elle sera nécessaire à devenir la femme merveilleuse que tu deviendras. Surtout, aie confiance en toi, car tu ne le sais pas encore, mais tu es capable de grandes choses.
Pis surtout, sois douce avec toi-même, jeune Pascale.»