Je suis bien seule.
Ça, c’est l’affirmation que je récite en boucle pour contrer la pression sociale et me convaincre que c’est mieux ainsi…
Une tentative de persuasion intérieure pour positiver ma réalité de femme qui a pris la décision de se séparer deux ans plus tôt. Parce qu’avec la business à rouler, les obligations d’une solo mom et la pression que je me mets pour rester fit, cute et attirante, c’est évident que je n’ai pas de temps pour personne.
Je donne du pouvoir à cette idée chaque fois que je remplis les cases blanches de mon agenda, omettant volontairement de créer de l’espace pour l’amour… Chaque fois que j’augmente les critères de sélection sur ma liste de «dating», réduisant ainsi les possibilités de concrétisation… Chaque fois que je me répète que la photo de ton couple parfait sur mon feed Instagram n’est rien qu’un scam!
Même si la grande amoureuse en moi a secrètement parfois envie d’y croire, je choisis plutôt d’écouter la fille blessée et je clame haut et fort que je suis «enough» et que je n’ai besoin de personne. Ainsi, ça me drive à refuser les offres, à ignorer les possibilités et à faire foirer les premiers rendez-vous.
Et chaque jour qui passe, je continue de répéter mon mantra… parce que c’est moins douloureux que de risquer de nouveau au jeu de l’amour. Je ne suis pas trop gambler et chaque partie jouée s’est toujours terminée par la mention «game over» de toute façon!
C’est donc en solitaire assumée que je passe un vendredi sur deux, satisfaite de ne pas avoir à partager l’histoire de ma vie f*ckée, à raconter l’origine de mes cicatrices, ou à expliquer pourquoi je pleure lorsque j’écoute l’album d’Amy Winehouse. Je vois ça comme un moment à moi de moi, où je savoure le calme de la maison, sans dépenser un brin d’énergie à négocier la saveur des chips ou la catégorie de film sur Netflix.
Convaincue que j’ai trop à perdre si j’ouvre les portes de mon jardin secret, je continue de dresser les murs de mon château sans prince charmant. Une brique à la fois, je me valorise dans ma routine de guerrière et mes habitudes de vieille fille, me protégeant ainsi de toute histoire incluant des vilains. Parce que selon mes dernières lectures de croissance personnelle sur le sujet, il paraît que je recrée inconsciemment les mêmes patterns. Ce qui me donne une raison de plus pour rester seule! Je dois continuer à travailler sur moi, right? Continuer à m’améliorer et me convaincre que je suis cette femme forte et indépendante qui s’auto-suffit et n’a pas besoin des hommes dans sa vie.
Et même si je respecte le travail de Maslow et reconnais la place de amour dans la pyramide des besoins de base, je refuse désormais d’en faire un pré-requis à mon bonheur. La rebelle en moi (aka la fille blessée peut-être) se permet de requestionner ce mythe culturel qui m’a été transmis génétiquement avant même que j’aie pu m’en rendre compte. Je réalise que j’ai appris de mon expérience…
Je ne crois pas qu’au nom de l’amour, il soit acceptable de demeurer continuellement dans l’attente de l’autre. Je ne crois pas que pour se réaliser socialement, il soit nécessaire d’acheter une maison en banlieue et de fonder une famille… encore moins de jumeler 2 familles brisées pour en recomposer une nouvelle (et partager les frais du quotidien)!
Je cherche d’ailleurs encore à comprendre pourquoi notre statut de relation apparaît comme information de base sur notre profil personnel Facebook… ou que les amis cherchent toujours à nous matcher avec le premier célibataire venu. Ne pas être en couple n’est pas un statut de passage temporaire! Ça peut aussi être un choix qu’on assume en fonction de nos valeurs et convictions. Je n’ai pas envie de partager mon espace avec les enfants des autres (les miens, c’est bien assez). Je ne suis pas prête à modifier mon rituel de méditation quand je me couche. Je veux continuer à me réveiller seule dans mon lit… en diagonal et avec toutes les couvertures SVP. J’apprécie les restants que me laisse une recette quand je prends le temps de cuisiner.
O.K. oui… je sais que j’ai aussi f*cking peur d’apprendre à connaître quelqu’un qui pourrait me décevoir… ou pire… que je pourrais moi-même décevoir! Mais pour l’instant, j’ai décidé d’en faire une maudite bonne excuse pour apprendre à connaître d’abord la personne la plus importe qui soit… MOI!
Je vais donc continuer de répéter mon mantra et miser sur la création de mon bonheur avec moi-même, simplement parce que je ne crois pas que le couple soit une nécessité et que j’ai encore bien des choses à vivre avant d’être prête à le partager avec une tierce personne.
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K.
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