Ce matin-là, tout était pourtant très mal parti.
Le téléphone sonne: mon psy. Je suis en retard à mon rendez-vous. Je pars comme une flèche, parce que le meilleur état d’esprit pour aller voir ton psy, c’est totalement stressée et dépassée par la vie, qui clairement t’échappe aujourd’hui. Donc ce qui devait arriver arriva: 76 km/h dans une zone de 50 km/h; je me fais arrêter.
Et c’est là que la magie opère. Que la journée tourne.
Le policier sort et s’approche de ma fenêtre. C’est lui. Aucun doute là-dessus. Est-ce qu’il me reconnaît? J’ai le feeling que oui. On va se la dire, il est beau, grand et il porte un uniforme: un vrai fantasme sur deux pattes.
J’ai déjà eu affaire avec cet agent dans une situation beaucoup plus délicate, où je me voyais mal lui dire à quel point il me faisait de l’effet. Avec mes larmes, mon mascara qui coule et ma face de fille sous le choc, j’ai jugé que ce n’était pas le bon timing pour lui proposer une date. Mais après son intervention plus que parfaite ce soir-là, il m’est resté en tête un petit bout. Il avait été si doux et si gentil, je me suis dit que c’était peut-être parce qu’il me trouvait à son goût lui aussi, mais on m’a vite rappelé qu’il faisait juste son travail. Bref, j’ai essayé de le retrouver un peu, mais sans succès. Et la vie a continué.
Et ce matin, il est là devant moi, toujours aussi beau, à me demander mes papiers. Ma tête crie: «Envoye, go, dis-lui!». C’est quoi les chances qu’un an plus tard, je retombe sur lui?! Sur tous les policiers de la ville, c’est lui qui m’a interceptée. C’est un signe, c’est sûr. Ça fait qu’il me ramène mon ticket (il a quand même baissé ma vitesse réelle pour réduire l’infraction). Je l’ai remercié. Je lui ai fait mon plus beau sourire et je suis repartie. J’ai rien fait et je m’en suis voulu.
Arrivée chez moi, je l’ai cherché partout: Facebook, Instagram… j’ai même appelé au poste de quartier. J’ai fini par le trouver et j’ai fait quelque chose que je n’aurais jamais fait avant. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai réalisé qu’avec l’âge, je suis devenue beaucoup plus fonceuse. J’ai beaucoup plus de guts et probablement plus confiance en moi. Ça fait que je lui ai écrit. Bien directe: «Tu m’as arrêtée ce matin, je te trouve cute, veux-tu venir prendre un verre avec moi?»
Bon, la magie s’arrête ici. Désolée de vous décevoir, mais il n’y a pas de happy ending à mon histoire. Il s’est dit très flatté, mais il a dû refuser mon invitation puisqu’il est déjà en couple. Et pour vrai, je n’ai même pas été déçue. J’étais juste tellement fière de moi, d’avoir osé.
Je me rends compte que plus j’ose et plus il arrive de belles choses dans ma vie. Cette anecdote m’a juste confirmé que je fais la bonne chose. Que je suis maintenant sur le bon chemin pour me rapprocher de qui je suis réellement. J’ai décidé d’arrêter d’attendre que les choses arrivent et de commencer à provoquer ce que je souhaite qui arrive. Le plus bel exemple, c’est quand j’ai envoyé mes textes pour Champagne & Confetti et qu’on m’a demandé de devenir collabo. Cette fois-là aussi, j’ai foncé et tant pis si ça marche pas, au moins j’aurai essayé. Parce qu’il n’y a rien de pire que de vivre avec des regrets.
Alors merci, agent Bertrand, pour cette belle leçon de vie. Et si ça ne fonctionne plus avec ta blonde, tu sais où me trouver. Une fille s’essaye. Deux fois.
A.
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Ton audace et ton courage méritent mon respect. Bravo, tes prises d initiative, arrêter d’attendre que tout arrive miraculeusement vont payer je suis sûre