T’es carrément une drogue. Une forte, genre de l’héroïne. Don’t get me wrong, je n’en ai jamais pris. Mais bon, j’écoutais la série Netflix The Haunting of Hill House et l’un des personnages principaux a une dépendance à l’héroïne. Il va en thérapie fermée et finit toujours par s’échapper pour aller consommer. Je me sens comme ça. Si on m’enfermait pour me priver de toi, je finirais par m’enfuir pour obtenir une dose de toi. Juste une dose. Une dose de l’odeur brute de ta peau, une dose de tes lèvres sur les miennes, une dose de ton regard sur moi…
Mais ça serait tout, parce qu’on sait tous les deux que ça ne marchera jamais nous deux. On ne veut pas du tout les mêmes choses et on n’a pas les mêmes valeurs. On est juste pas compatibles. On ne sait pas comment s’aimer. Mais pourquoi donc est-ce que je suis incapable de me séparer de toi alors? Pourquoi, même 4 mois après la fin de notre relation, j’ai tant besoin de ma dose quotidienne de toi, qu’elle soit bonne ou mauvaise? Pourquoi mon corps ne comprend pas que tu es mauvais pour moi? Qu’on est mauvais l’un pour l’autre? Pourquoi je rechute? Certains diront que j’aime avoir mal… mais je leur répondrai que j’ai beaucoup plus mal lorsque je suis séparée de toi que lorsque je peux t’avoir devant moi, même avec tout le négatif que ça implique.
Parce que nous deux, c’est chimique. Ça n’a rien à voir avec l’amour «normal», l’amour des gens sains d’esprit, l’amour cute qu’on voit autour de nous dans les couples d’amis. Non, pour nous, c’est plus l’amour qui fait mal, celui des chansons d’amour déchirantes, celui des plus grandes pièces de théâtre, celui qui détruit et qu’on redemande quand même. Notre rupture n’a d’ailleurs rien à voir avec toutes les autres que j’ai vécues avant. Il me manque carrément une partie de moi, comme si on voulait faire du sel sans sodium (lire ici du NaCl sans le Na, pour les adeptes de chimie), comme la salière sans la poivrière sur le dessus du poêle, comme un canot sans rames au milieu de l’océan.
On dit des dépendances aux drogues que lorsqu’elles sont physiques, il y a obligatoirement un syndrome de sevrage, mais que si l’addiction n’est que psychologique, il n’y a pas de syndrome de sevrage. Eh bien, voilà. La preuve que ce qu’il y a entre nous, c’est de la chimie physique et que ce n’est pas seulement mental. Les symptômes de sevrage tels les troubles de l’humeur, du sommeil et l’anxiété, je les ressens tous pleinement.
Et je sais que c’est aussi le cas pour toi. Je sais que tu trouves le moyen de regarder chacune de mes stories Instagram, même si je t’ai bloqué. Je sais que tu vis un sevrage, toi aussi. Que t’as mal en-dedans. Mais bon, on y peut rien. Tels des drogués mis en quarantaine, on doit tenir bon et tenter d’aller mieux.
Alors je compte les jours où je réussis à ne pas te parler, en me félicitant telle une junkie qui veut accumuler ses jetons de sobriété. 10 jours… j’ai tenu 10 jours. Y’a pas de jeton pour ça. On dit qu’il faut 21 jours pour changer une habitude de vie. Est-ce que c’est ça que t’es, une habitude de vie? Est-ce aussi simple que ça? Si je ne te parle pas pendant 21 jours, serai-je guérie de toi? Serai-je capable d’être sobre pour toujours ensuite? Seul le temps me le dira. Mais en attendant, je suis en sevrage. Je suis en désintox de toi.
G.
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Il y a des jetons pour ça…Suffit d,aller faire du meeting DAA, et ça donne du support gratuit en plus.